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Du « bon fonctionnement » de la circulaire de missions des professeurs documentalistes

La circulaire de missions du 28 mars 2017 est donc la troisième de ce nom à préciser le rôle et le statut du professeur documentaliste. Quarante ans tout juste après la première (1977) et trente et un ans après la seconde (1986) qui se trouve en conséquence abrogée, cette circulaire, pour le moins attendue par la profession, se présente comme la nécessaire actualisation de ses missions. De fait, un retard important s'était accumulé qui nuisait à la lisibilité de l'identité professionnelle du professeur documentaliste et à la portée de son action. Sur le plan statutaire, le CAPES de Documentation qui a fait du professeur documentaliste un certifié de Documentation est à présent acté. De même est attestée, en tout premier lieu, la référence à l'arrêté du 1er juillet 2013 relatif au référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation. La circulaire est ainsi présentée comme découlant de cet arrêté et devant servir à le préciser. En conséquence, sur le plan symbolique cette fois, l'appellation « professeur documentaliste » - sans trait d'union – est clairement affirmée et affichée, ce qui ne peut que renforcer l'identité et l'action pédagogiques des intéressés. Sur le plan pragmatique enfin, l'actualisation opérée prend pour appui la nécessité de faire acquérir aux élèves une culture informationnelle et l'adaptation à l'évolution des pratiques en matière de communication et d'usages numériques. Enfin, le texte prend acte du fait, trop longtemps tu ou dénié, que les professeurs documentalistes témoignent d'une réelle pratique d'enseignement.

Connaissant l'intensité des débats qui ont précédé cette cinquième tentative d'écriture de la circulaire, il est évident que celle-ci ne peut qu'être lue avec circonspection. Ce qui intéresse en effet les acteurs est de mesurer les avancées ou les reculs apportés par le texte, et de savoir si ce nouveau mandat va pouvoir les aider dans leur exercice ou bien au contraire les gêner. Pour apporter un éclairage sur ces questions, nous proposons une lecture de la circulaire du 28 mars à partir des quatre piliers qui nous apparaissent soutenir tout l'édifice : le statut du professeur documentaliste, la vocation du CDI, la nature de la matière d'enseignement et la place de la politique documentaire.


Sommaire

1- Le professeur documentaliste, un enseignant sous conditions

  • . Enseignement...
  • . … et flexibilité
  • . Le professeur documentaliste et les (vrais) enseignants
  • . « Le professeur documentaliste peut exercer des heures d'enseignement ».
  • . Le « bon fonctionnement du CDI »

2- Le CDI : un espace, deux fonctions complémentaires mais exclusives

  • . Exit le 3C ?
  • . Le CDI comme lieu dédié à la formation
  • . « Lieu de formation » et « bon fonctionnement », des injonctions contradictoires

3- L'Information-Documentation, une matière disciplinaire enfin reconnue mais peu consistante

  • . « Ils forment tous les élèves à l'information documentation »
  • . Information-Documentation et EMI : deux champs distincts 
  • . Modalités et objets de l'Information-Documentation
  • . La relance de la didactique de l'Information-Documentation ?

4- La politique documentaire, une fonction détournée

  • . La politique documentaire, un concept exogène
  • . Une contradiction importante entre l'arrêté et la circulaire à propos de la politique documentaire

Conclusion : lecture contre lecture, a-t-on avancé ?

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La DGESCO et la DNE contre l'information-documentation

Sujet d'une petite campagne de communication au début du mois de décembre, la mise à jour, sur le site Eduscol du Ministère de l'Education nationale, du dossier relatif à l'Education aux médias et à l'information (EMI), suscite quelques interrogations, non pas sur les listes de diffusion des professeurs documentalistes, très silencieuses depuis 2012 au sujet de l'avenir des professeurs documentalistes, mais sur les réseaux sociaux en ligne, nouveaux espaces d'expression des inquiétudes et lassitudes pour la profession. Cette mise à jour, a priori anodine, peut apparaître comme une énième provocation de certains interlocuteurs institutionnels à l'égard de la profession, parmi la DGESCO et la DNE, sans grande réactivité de la part de l'inspection nationale en charge du dossier Documentation.

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« Réinventer les CDI » : analyse d’un slogan. Regard sur la stratégie de communication de l’IGEN EVS pour faire entrer les Learning centres dans le secondaire

Leland Francisco, (09-2011). "Mask"(lien) Licence CC.

L’inspecteur honoraire Jean-Pierre Véran, par la voie d’un entretien accordé à La Lettre aux Documentalistes de novembre 2011 (ONISEP Languedoc-Roussillon) nous apprend qu’un groupe de travail piloté par l’IGEN EVS et la DGESCO œuvre à « repenser les espaces CDI et salles de permanences au niveau des collèges et des lycées ». Cette annonce, qui ne devrait pourtant pas nous surprendre depuis le séminaire « Du CDI au Learning centre » (mars 2011), fait l’effet d’un électro-choc dans une période d’intense débat dans la profession. Ses plus vigilants veilleurs, dont InterCDI, la FADBEN, le SNES et Les Trois couronnes ont depuis plusieurs années alerté sur les évolutions en cours et les menaces qui pèsent sur les professeurs documentalistes et la formation des élèves. Celles-ci se précisent de manière accélérée et ne sauraient être ignorées plus longtemps.

Les menaces qui pèsent sur le mandat pédagogique du professeur documentaliste ne viennent pas tant de la prétendue incapacité de celui-ci à s’adapter à la « révolution numérique », comme on voudrait nous le faire croire, mais de la volonté délibérée et calculée de notre tutelle de vider de son sens le CAPES et, partant, de « ré-interroger » le statut d’enseignant qui lui est attaché. Privé de formation qui aurait permis d’accompagner cette révolution, coupé des liens qui l’attachent à la recherche et déconsidéré dans son expertise didactique, ce professionnel se voit une nouvelle fois accusé d’incompétence et d’archaïsme.

Ce procédé discriminatoire avait déjà été utilisé pour installer les politiques documentaires dans les établissements au début de la dernière décennie. Le but était, et est encore aujourd’hui, de dénier toute prétention du professeur documentaliste à enseigner, de le confiner dans des tâches de plus en plus gestionnaires (management des ressources) et de le réintégrer totalement dans le giron de la vie scolaire pour en faire à la fois le responsable de la permanence numérisée, le chef de projet et le conseiller technique du chef d’établissement (information specialist). Les intérêts de l’IGEN EVS et du réseau CNDP convergent sur cette idée que les personnels de la documentation doivent à présent se consacrer entièrement à la gestion du marché des ressources numériques à l’échelle de l’établissement. Le Learning (resource) centre, n’est en fait qu'un CDI revu et corrigé par le CNDP.

Derrière le slogan « Réinventer les CDI » choisi pour cette campagne de communication se profilent des enjeux importants pour l’avenir statutaire de la profession et, par voie de conséquence, pour l’acculturation des élèves à l’information.

Cet entretien d’un ancien IPR-EVS, membre des directoires à la fois du CAPES Documentation et du concours externe des CPE, exprime en quelques lignes bien pesées l'orthodoxie politique et la rhétorique de l’institution. C’est pourquoi nous le prendrons comme fil conducteur pour cette nouvelle analyse du discours de l’inspection générale.

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« Cours d’info-com, cours magistral » : pour en finir avec quelques clichés

Photo de Camille Stromboni, 2011. Licence Creative commons. (lien)

Des propos tenus ici où là sur les listes, plutôt que d’évoquer un enseignement de l’info-documentation, reprennent l’expression de « cours d’info-com », en chargeant celle-ci de connotations négatives. Cette expression semble tourner au cliché, et sert de code de reconnaissance entre ceux qui cherchent à caricaturer les travaux en didactique de l’info-documentation, dont l’unique but, pourtant, est de proposer des contenus spécifiques et des démarches originales et de frayer un chemin vers une expertise enseignante. De même, la menace du « cours magistral » est brandie comme un épouvantail destiné à écarter les collègues dont la curiosité pourrait conduire à s’intéresser à d’autres modalités d’enseignement. L'Inspection générale s’empare elle-même de plus en plus ostensiblement de cette rhétorique pour combattre les défenseurs du mandat pédagogique et pour promouvoir les learning centres, au motif qu’ils favoriseraient l’apprentissage, dans une opposition simpliste entre le teaching et le learning. Derrière ce syntagme de « cours info-com » se cache bien l’idée du cours magistral, mais également celle d’une transposition quasi littérale des concepts des Sciences de l’information-communication. Ce très mauvais procès mérite un éclaircissement.

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"Bas les masques" ou comment on tente de "reprofiler" une profession sans décision réglementaire !

Ayant suivi l'actualité de notre profession, j'ai eu des échos assez précis des Rencontres SavoirsCDI de Rennes. Donc, je ne m'étonne pas du contenu de l’article de Pascal Duplessis dont je partage l'analyse. Je viens de rendre la 3ème édition de mon ouvrage sur les CDI, édition refondue et réécrite presque entièrement, qui paraîtra en février prochain. J'y développe (et dénonce) la même logique d'une stratégie volontaire, discrètement et habilement menée depuis 2004 et dont la cohérence prend son sens avec les projets de Learning centres, que j’ai appelée la "stratégie du Petit Poucet", les cailloux ayant été listés par Pascal.

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Décodage du projet de circulaire du 18 janvier 2011 (4)

Darkwood67. “The fountain”, 2010. CC

La hiérarchie entre les principales missions

Le numéro d’ordre qu’occupe chaque axe dans la circulaire de missions n’est, bien évidemment, pas le fruit du hasard. Il peut être l’indice d’un positionnement affirmé, voire autoritaire, de l’institution qui entend donner un signal fort pour un brusque changement de cap. Ce fut notamment le cas en 2001 et en 2004. Il peut être également le produit d’une négociation entre l’inspection générale et la profession, lorsque celle-ci reste attachée à ses convictions et à son mandat originel.

Mais certaines avancées en apparence peuvent masquer de nets reculs en substance…

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Décodage du projet de circulaire du 18 janvier 2011 (3)

Darkwood67. “The watcher”, 2009. CC

A propos des contenus de formation

Des deux axes de la mission pédagogique existant en 1986, un seul demeure dans le projet de 2011. Lequel ? Et qu’en reste-t-il ? S’il demeure un point commun relatif au mandat pédagogique entre 1986 et 2001, c’est bien la présentation d’un programme de formation. On pourrait à première vue s’en tenir là et s’en réjouir. Mais après réflexion, le bilan est alarmant. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce n’est pas l’idée ni la prescription d’une formation qui ont été évacuées par l’institution, mais bien l’acte de formation et sa dévolution à l’enseignant documentaliste.

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Eduquer à la culture de l'information : Un nouveau mandat pédagogique pour les professeurs documentalistes ?

Support de la communication donnée à Bordeaux pour l'ADBEN Aquitaine le 22 octobre 2009.

Introduction : Pourquoi un nouveau mandat pédagogique pour les professeurs documentalistes ?

1- Etat des lieux de la pédagogie documentaire 2- Un nouveau mandat pédagogique : faire entrer les élèves dans la culture de l'information 3- Une démarche pédagogique adaptée : l’entrée par les usages

Conclusion : Les différents niveaux d’expertise pédagogique de l’enseignant-documentaliste

Bibliographie

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De la pédagogie documentaire à la didactique de l’information. Journée des professeurs documentalistes de la FADBEN Picardie. Amiens, 9 décembre 2008

Le corps des enseignants-documentalistes est engagé dans un processus de professionnalisation qui le mène vers la légitimation d'un mandat pédagogique spécifique. Pour ce faire, trois directions doivent encore être prises et menées plus avant :

1. la rationalisation des contenus enseignables : les savoirs scolaires de l'information-documentation commencent tout juste à être discutés. Mais un grand effort de scientifisation doit encore être fourni, synthétisant les apports à venir de l'observation des connaissances expériencielles et des comportements documentaires des élèves et de l'analyse des pratiques pédagogiques des professeurs-documentalistes, dans un rapport étroit aux savoirs disciplinaires de référence (SIC) ;

2. l'évaluation des apprentissages : l'évaluation reste un outil de valorisation épistémologique (légitimation de la valeur des contenus d'enseignement), pédagogique (régulation de la formation de l'élève), statutaire (reconnaissance de la mission pédagogique de l'enseignant-documentaliste) et social (validation des compétences documentaires des élèves au sortir de l'école). Ce dernier point mérite d'être approfondi afin qu'il existe une attestation sociale, validée par l'institution, des acquis documentaires permettant à l'élève de les faire valoir à son entrée dans la société ;

3. la formation pédagogique des enseignants-documentalistes : la formation des personnels à la didactique de l'information est une urgence. Elle doit devenir un outil d'acculturation aux savoirs de référence, au repérage des difficultés des élèves et aux méthodes pédagogiques. Il revient à la profession d'exiger et de construire une offre de formation académique à la hauteur des chantiers et des évolutions à venir. Sans oublier la nécessaire collaboration à développer entre le terrain et la recherche...

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Les profs docs « non concernés » : le « risque pour le système éducatif » serait-il conjuré ?

En mars 2007 paraissait le rapport de l’IGEN sur « Le stage en responsabilité dans la formation initiale des professeurs ». La profession pouvait y lire avec étonnement que l’engagement de sa « responsabilité d’enseignement », si elle était alignée sur celle des collègues de discipline, ferait courir un « risque pour le système éducatif ». Ce risque est-il conjuré depuis la parution au BO du 31-01-2008 d’une grille d’évaluation des PLC2 permettant aux évaluateurs, comme le préconise l’Inspection générale chargée de la Documentation, de ne pas considérer les compétences liées à cette responsabilité (concevoir une séquence, organiser le travail de la classe et évaluer les élèves ) s’agissant des professeurs documentalistes ? Sommes-nous déjà considérés comme « non concernés » (sic) par les fonctions essentielles de tout enseignant ?

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La médiation informationnelle et le rôle pédagogique de l’enseignant documentaliste dans les activités documentaires en partenariat avec les disciplines

P. Duplessis, 2007

Dans une séquence pédagogique où collaborent enseignant documentaliste et enseignant de discipline, comment repérer le rôle de chacun, aussi bien dans le suivi des élèves que dans leur évaluation finale ? La partition entre méthodologie pour le premier et contenu pour le second suffit-elle ? Jusqu’où aller et à partir d’où ne pas céder sa responsabilité pédagogique ?

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Objectifs éducatifs et enjeux professionnels de l’enseignement info-documentaire : Perspectives de la didactique de l’information

Que peut apporter à la profession, aujourd’hui, l’approche didactique ? Partagés entre deux professionnalités bien distinctes, les professeurs documentalistes se voient offrir des perspectives d’évolution de plus en plus divergentes : se rapprocher du statut de bibliothécaire ou bien affirmer une identité enseignante. Si la première voie est valorisée par l’institution, la seconde a bien du mal à trouver sa légitimité, peu servie qu’elle est par un mandat pédagogique inconsistant. La didactique de l’information a dès lors pour rôle d’enrichir ce mandat en lui fournissant sa substance par le biais d’une scientifisation de la profession. Elle conjugue ainsi un processus d’acculturation informationnelle au profit de l’éducation des élèves, et un processus de professionnalisation des enseignants documentalistes.

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Apports des didactiques des disciplines à l’expertise pédagogique de l’enseignant documentaliste : La didactisation des savoirs info-documentaires, enjeu de professionnalisation

La double appellation de "professeur documentaliste" témoigne du double mandat confié par l'institution aux responsables pédagogiques des CDI. Si l'expertise du "documentaliste" n'est pas à démontrer, celle de "l'enseignant", en revanche, reste toujours à revendiquer. Ce déséquilibre résulte d'un déficit de valeur attaché aux contenus notionnels de l'information-documentation, lesquels sont relégués à un statut protodidactique. Il reste ainsi à effectuer une conversion épistémologique de ces savoirs à enseigner. En pleine émergence aujourd’hui, une didactique de l’information s’attache ainsi à élucider et à organiser ces savoirs, permettant de fonder l’expertise pédagogique du professeur documentaliste. Cette étude, avant de présenter les outils didactiques nécessaires à la rationalisation des contenus d’enseignement, s’intéresse aux quatre questions qu’une telle entreprise soulève : la question heuristique, la question épistémologique, la question psychologique et la question pédagogique.

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