L’évaluation diagnostique en 2de ou comment dégager les savoirs documentaires à enseigner

En réponse au texte de Pascal Duplessis « De l’évaluation des acquis à l’élaboration des savoirs info-documentaires, le cas des questionnaires-diagnostics dans une approche de type bottom-up »…

Vous avez élaboré votre réflexion à partir de différentes évaluations diagnostiques dont une que j’avais créée, j’ai pensé qu’il pouvait être pertinent d’ouvrir une discussion… d’autant plus que ce sujet m’intéresse vivement ! Votre réflexion a eu le mérite de susciter des questionnements, des débats autour de nos pratiques ! Mais ce qui suit n’engage que moi…

Effectivement, il existe plusieurs référentiels de compétences, mais pas d’homogénéité en matière de formation documentaire. Ainsi, pouvons-nous trouver de grandes disparités concernant les attentes que les professeurs documentalistes peuvent avoir vis-à-vis des connaissances info-documentaires des élèves à l’entrée de la seconde et nous projetons très certainement nos attentes.

Comment savoir quelles notions informationnelles sont acquises par nos élèves à l’entrée de la seconde ?

Les évaluations diagnostiques peuvent nous apporter des éléments de réponse, mais il est vrai qu’elles sont à améliorer car trop souvent centrées sur du procédural plutôt que sur du notionnel. La mienne la première !

Vous avez raison, pour que ces évaluations diagnostiques soient réellement pertinentes, il faudrait qu’elles soient réfléchies et élaborées au moins au niveau du bassin et que les bilans de ces tests soient publiés, car ces résultats peuvent être incontestablement intéressants ! Il faudrait pour cela une véritable réflexion commune sur la didactique info-documentaire et sur les concepts à développer au lycée.

En ce qui concerne l’évaluation diagnostique du lycée Emiland Gauthey, elle ne cesse d’évoluer et de changer de forme car je ne suis jamais pleinement satisfaite de ce qu’elle m’apporte (si tant est que cela puisse être possible un jour…). Je vous joins la dernière en date (ainsi que le bilan des données des élèves !). En tout cas, celle-ci, par rapport à celle que vous avez utilisée, me convient davantage.

Cette évaluation me sert aussi bien à tester les connaissances des élèves, afin de mettre en place une formation de la seconde à la terminale, qu’à leur faire découvrir le CDI et à aborder des notions avec eux et donc débuter un apprentissage, puisque nous « corrigeons » cette évaluation pendant la séance avec les élèves. Je travaille davantage sur les représentations des élèves par le biais de certaines questions du test ou par des questions orales ensuite, mais effectivement, je suis toujours dans la cognition et non dans la métacognition.

Par contre, en ce qui concerne mes exigences ou l’ambition que je peux avoir pour les élèves au niveau de leurs connaissances info-documentaires (Cf. l’article) « Est-ce à dire que nos collègues se montrent peu exigeants dans leurs attentes, ou bien qu’ils intègrent le fait que l’état actuel de l’enseignement de l’Information-documentation en France ne permet pas de nourrir davantage d’ambition ? »), si elles n’apparaissent pas dans les tests à l’entrée de la seconde, c’est peut-être par ce que j’ai ces ambitions pour le lycée.

Le chemin est encore long puisque le tâtonnement est permanent et que nous travaillons souvent seuls, merci d’avoir soulevé toutes ces questions et j’espère pouvoir retravailler sur ce sujet avec mes collègues afin de pouvoir réellement aider les élèves à verbaliser leurs pratiques et évaluer quels sont les savoirs documentaires à leur transmettre.


NDLR: Voir le dossier "Test-diagnostic des savoirs info-documentaires : entrée 2nde" de Carole Jaillet dans la rubrique Chantiers.