Enoncés langagiers : connexion Rouen Angers

Lorsque l’équipe d’Angers a publié ses recueils d’énoncés langagiers, nous y avons vu en tant que formatrices à l’IUFM de Rouen, l’occasion de travailler avec les stagiaires PLC2 les obstacles « épistémologiques » rencontrés par les élèves au cours des séances d’info-doc. Notre intérêt pour ce chantier a été déjà souligné dans un billet publié sur le site des documentalistes de l’Académie de Rouen. Consigne a donc été donnée à la promotion 2009 des PLC2 documentation d’analyser ces énoncés...

Analyser les énoncés

Chacun des trois groupes constitués a été en charge d’une notion différente (périodique, source, auteur). Dans un premier temps le travail a consisté à s’approprier la définition correspondante du Petit Dictionnaire. Puis par comptage de termes et lecture attentive, les stagiaires se sont attachés à extraire la représentation dominante des élèves telle qu’elle peut être lue dans les recueils mis en ligne. Ils ont comparé les résultats avec ce qu’ils auraient souhaité leur faire acquérir, en vue d’une pratique documentaire efficace, sur les différentes notions évoquées

Participait à cette séance également un professeur documentaliste de terrain. Tous ont remarqué l’extraordinaire homogénéité des visions des élèves de la sixième à la terminale, sous des formulations toutefois qui évoluent en fonction de leur âge, alors qu’il est clair que la plupart de ces élèves avaient reçu des formations documentaires. Cela nous a semblé être une preuve de plus de la nécessité de bien cibler nos apports, pour qu’ils fassent sens auprès des élèves, en particulier en aidant à une meilleure conceptualisation des médias et des outils.

Certes la méthode mise en œuvre par les stagiaires peut être critiquée sur le plan scientifique, les PLC2 ne sont pas des chercheurs mais des professeurs en exercice. Nous avons discuté en groupe et argumenté les différentes observations émises. Celles-ci ont été rédigées et envoyées aux Trois Couronnes comme une modeste pierre apportée au chantier de la didactique documentaire.

Elaborer des propositions

Resterait à élaborer des situations problèmes ou autres propositions de formation qui permettraient de lever ces obstacles. Cette partie du travail a été ébauchée mais elle nécessiterait d’être expérimentée sérieusement avant d’être présentée. Cela a toutefois permis aux stagiaires de se projeter plus concrètement dans le projet de construction de situations problèmes, encore difficiles à monter tant notre expérience en ce domaine est réduite.

Les débats en groupe ont été riches et fructueux de telle sorte que les PLC2 sont repartis avec l’idée de recueillir sur ce modèle et avant de concevoir certaines séances, les propos des élèves pour mieux les prendre en compte. Certains s’y sont appliqués dans le cadre de « l’écrit réflexif » qui leur est demandé par l’institution en vue de la validation de leur parcours.

S’approprier la méthode

Nous avons par ailleurs décidé de procéder, nous aussi à un recueil d’énoncés. Le groupe a choisi de réfléchir sur la vision d’Internet des élèves. C’est alors que nous nous sommes rendu compte de la difficulté de la méthode. Quelle question poser pour déclencher des énoncés significatifs ?

Les stagiaires se sont d’abord sentis gênés par l’idée que les élèves pourraient être piégés par des questions trop ambiguës ou auxquelles on ne les aurait pas préparés. Nous avons finalement convenu qu’il ne fallait pas confondre ce type de recueil avec une évaluation individuelle et une « question » très large a été élaborée, ainsi qu’une contre question sur le modèle de ce qui a été fait à Angers.

Question : Qu'est-ce qu'Internet ? Comment fonctionne Internet ?

Contre question : Quelle est la différence entre Internet et Google ?

Les résultats seront communiqués sur ce site dans un prochain billet. Sachez seulement que le constat méthodologique qui a été fait montre que le lieu et le moment de passation de cette enquête ne sont pas neutres. Les élèves projettent un contrat didactique implicite dès lors qu’ils pensent être en « cours de Cdi » ou en technologie et n’expriment pas le même genre d’idées ! Il n’est pas si facile de copier nos camarades d’Angers.

Lire cette étude : Comment les élèves se représentent les notions de Source, d’Auteur et de Périodique : Analyse d’énoncés langagiers par des PLC2 de l’IUFM de Rouen