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La situation-problème, un dahu didactique ?

"Qui sait ce qui nous passe en tête..." de Sfar (2007). CC.

Depuis que le web est venu concurrencer l’information didactisée dans nos CDI, le dahu, cette espèce animale que l’on croyait à jamais disparue de nos campagnes, semble repeupler notre imaginaire, du moins celui des enseignants documentalistes. Excellente nouvelle pour les zoomythologues ! Il est vrai que ces dernières années, les CDI – et même les écoles primaires – sont devenus des territoires licites de chasse au dahu, notamment en information-documentation pour interroger la notion de source 1. Au-delà de l’anecdote plaisante et du caractère sympathique de l’animal, au-delà du prétexte pédagogique servant à interroger nos élèves sur la fiabilité des sources et la vérité de l’information, que se joue-t-il au travers de cette chasse… à l’information ? Quel profit pédagogique tirer de cette quête de la bête fabuleuse ? Et si la démarche de situation-problème, lorsqu’elle s’emploie à lever les représentations, n’était in fine qu’une transposition didactique de la chasse rituelle ?

Sommaire

Pourquoi faire courir le dahu aux enfants ? . La chasse au dahu, une chasse initiatique . Faire le deuil de l’innocence . Un rituel de déniaisement

Rechercher le dahu, courir l’information : un système d’analogies . La fonction : quête et requête . L’objet du désir : l’information-dahu . Le territoire : la forêt-web . L’outil : le Google-sac

La chasse au dahu, une situation-problème ? . Changer de représentation sur la nature de l’information . « Une histoire à laquelle nous ne voulons cesser de croire » . « Ca t’apprendra ! » : des approches éducatives différentes . La chasse au dahu : le rituel et la séquence pédagogique au prisme de la situation-problème . Régimes de vérité et contrat didactique

Conclusion : le dahu et la culture de l’information


  1. Lire principalement Pierrat Brigitte. « Un dahu au bahut ». Médialog n°60, 12-2006 

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Les coulisses d’une séquence pédagogique : "Un dahu au bahut". Interview de Brigitte Pierrat

Dans le cadre de notre année de PLC1 Documentation à l’IUFM d’Angers, nous avons été amenés à travailler sur la séquence pédagogique « Un dahu au bahut : regard critique sur l’information » de Brigitte Pierrat. Nous avons d’abord visionné la vidéo de la séquence disponible sur internet puis nous avons étudié l’article publié dans le Médialog n°60 de décembre 2006. A partir de là, nous avons décidé d’aller plus loin en prenant contact avec Brigitte Pierrat afin de lui poser quelques questions sur la mise en place de cette séquence et son déroulement.

Elle nous donne ici son ressenti sur cette séquence et ses réflexions sur le métier de professeur-documentaliste.

PLC1 : Pour commencer, pouvez-vous vous présenter succinctement ? (études, parcours professionnel …)

Brigitte Pierrat : Le choix de mon métier remonte à mes 14 ans, je pense qu’on peut parler de vocation… A l’époque, il fallait juste être titulaire d’une licence d’enseignement pour être documentaliste dans un établissement scolaire. Après un an de classe prépa, j’ai donc bifurqué à la Sorbonne pour obtenir une licence d’anglais. Et comme il me paraissait important de me préparer à l’exercice de ce métier, j’ai suivi l’année suivante une formation au CAFB tout en préparant la maîtrise. Et j’ai eu la joie d’être reçue au CAPES la première année de sa création. L’essentiel de ma carrière s’est déroulé dans un collège de Seine Saint-Denis. Actuellement j’occupe un poste à profil au Foyer des Lycéennes à Paris, lycée d’Etat accueillant des élèves scolarisées en CPGE.

PLC1 : Comment s’est passé le travail préliminaire de cette séance pédagogique avec le professeur de technologie ?

B.P. : Ne le répétez à personne ;-) mais le professeur de technologie n’est ici qu’un « prétexte ». Juste le moyen de pouvoir faire cette séance avec des élèves et de valider des items pouvant être pris en charge par le CDI. En fonction du sujet, on pourrait faire cette séance avec n’importe quel professeur. Celui-ci est spectateur et encadre les élèves pendant les 10 mn de la phase de recherche, afin de ne pas perdre de temps. Nous en profitons conjointement pour vérifier que les élèves tapent bien les urls au bon endroit. On pourrait penser que c’est dommage de ne pas impliquer davantage le collègue professeur dans la préparation et la conduite de la séance. Ce n’est en effet pas mon habitude car je suis une grande convaincue du travail en équipe. Mais il y a quelques années, personne ou presque ne se souciait de la validité des sources. C’était un objectif de professionnel de l’information et ça le reste toujours un peu ! Dans ce cas précis, l’importance de l’enjeu l’a emporté sur mes pratiques.

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