Résultats des enquêtes 2007 du SNES. Alors… garder l’espoir ou pas ?

Le SNES publie les résultats des deux enquêtes réalisées en 2007. Au total, 926 réponses permettent de prendre la température du positionnement identitaire des professeurs documentalistes. S’il est aujourd’hui à craindre la rapide disparition de notre profession, en premier temps dans son aspect duel (documentaliste ET enseignant), celle-ci revendique néanmoins haut et fort une action pédagogique directe auprès des élèves.

        Une analyse de ces résultats vient d’être publiée dans le supplément au n°662 de L’US, daté du 8 février 2008, en pages 6 et 7. Du point de vue des revendications pédagogiques, notons que les actions pédagogiques sont bien assumées par les enseignants documentalistes : « seuls moins de 10% n’assurent aucune heure de formation et 91,84% sont prêts à évaluer les élèves ».

        La distribution des résultats par durée d’ancienneté dans la profession donne des indications sur l’identité professionnelle au travers de l’appellation statutaire : tandis que les plus « anciens » (plus de 25 ans de carrière) se revendiquent principalement « documentalistes » ou « bibliothécaires documentalistes », les plus jeunes se considèrent plutôt « professeur d’information ». L’une des deux tranches moyennes (11-25 ans) s’estime à près de 50% « enseignant documentaliste ».

        Notons que cette répartition, observée aujourd’hui en 2008, reprend en bonne part les termes de celle relevée dans l’enquête qu’avait conduite Marie-Annick Le Gouellec-Decrop pour sa thèse (Les documentalistes des établissements scolaires : émergence d’une profession écartelée en quête d’identité) soutenue en 1997. Elle faisait apparaître trois professionnalités distinctes : celle de « bibliothécaire » (professionnalité 1), groupe issu des premières générations, centré sur le fonds et refusant les TIC ; celle de « documentaliste » (professionnalité 2), porteuse des valeurs du groupe, centrée sur l’élève (pédagogie, ouverture, documentation, responsabilité de la formation de tous les élèves) et dont l’identité a été construite dans la lutte et dans la négociation ; enfin, celle de « professeur de documentation » (professionnalité 3) groupe incarné par les jeunes enseignants documentalistes titulaires du CAPES, revendiquant une identité de professeur (du fait de leur statut acquis) ainsi que la création d’une agrégation. Ce dernier groupe était davantage centré sur les TIC, mais déclarait avoir du mal à s’intégrer.

        Dix ans plus tard, le groupe des jeunes enseignants semble par conséquent bien tenir ses promesses. L’espoir semble donc reposer en bonne partie sur cette nouvelle génération… laquelle est pour le moins fragilisée du fait de la diminution enregistrée et prévisible des postes au CAPES.

        Quant aux revendications catégorielles, retenons que les cinq aspirations citées en priorité sont, dans l’ordre : l’augmentation des postes au concours, la création d’une inspection spécifique, la création d’un corps de secrétaire de CDI, le respect de nos qualifications (contre les aspects vicariants du métier ) et la création d’une agrégation.

        Enfin, remarquons que la qualification de la profession au titre de l’expertise en politique documentaire ne semble pas intéresser les sondés : pour les rédacteurs de cette analyse, « c’est un désaveu du protocole d’inspection ».

        Les résultats de cette enquête tendent à confirmer l’affirmation d’une identité pédagogique, doublant l’identité managériale, et à la présenter aujourd'hui comme le moteur principal de la professionnalisation  des professeurs documentalistes.

        Gardons l'espoir !