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ACTU : Françoise Chapron rappelle la dynamique de l'évolution de notre profession

Toute nouvelle retraitée active, Françoise Chapron s'est prêtée au jeu de l'interview sur le site doc pour docs en répondant aux questions de Ghislain Chasme. Actrice engagée et grand témoin depuis les origines de la profession, elle revient sur les étapes clés de la construction de notre métier, ainsi que sur la remise en question récente de notre mission enseignante par l'Institution. Forte d'un savoir acquis au cours d'une carrière exemplaire, elle a su mettre en perspective son expérience du "terrain", issue de ses responsabilités exercées aussi bien dans la recherche que dans la formation. Dans cet entretien, Françoise Chapron restitue le fil conducteur de notre profession en rappelant la dynamique de son évolution, depuis le contexte de sa création aux "Assises de l'éducation à l'information" en 2003, en passant par les circulaires de 1977 et 1986.

Au regard des tensions actuelles, elle s'inscrit en faux contre les orientations initiées par ce "triangle des Bermudes" qui regroupe, selon elle, l'IGEN EVS, la DGESCO et le CNDP. La déconsidération de notre mandat enseignant est pour elle une atteinte forte portée à notre mission essentiellement pédagogique. Elle s'indigne en ce sens des conditions dans lesquelles se sont déroulées les négociations sur le projet de nouvelle circulaire (mai-juin 2010 et janvier 2011), ainsi que celles relatives à la publication du Pacifi (octobre 2010). Elle y voit la confirmation d'une "stratégie du Petit Poucet" où, derrière une apparence de dialogue qui pouvait laisser supposer une recherche de consensus, s'est en réalité mise en place une réduction de nos fonctions à l'unique paradigme de la Politique documentaire. Le rapport de 2004, le protocole d'inspection (2007), l'affaire des "non concernés" (2008), le Pacifi (2010) et le séminaire sur les learning centres (2011) en constituent les principales étapes.

Sur ces bases, la question des Learning centres, au-delà des apports assumés du numérique, l'interpelle quant à la possible adaptation de ce type de structure dans le secondaire où l'autonomie des élèves est en construction. A cette fin, les compétences pédagogiques des professeurs documentalistes lui paraissent essentielles pour structurer les savoirs dont ils ont besoin. Par ce témoignage, Françoise Chapron met en perspective les évolutions de la profession. Elle nous incite à relever les prochains défis et, surtout, à ne pas renoncer aux acquis qu'elle a elle-même contribué à obtenir.