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ACTU. En direct de Lille : journée professionnelle sur le Learning Centre. Des profs docs de l’académie dénoncent le scandale !

Ce jeudi 7 juin s’est tenue à Lille, dans les locaux du CRDP, la journée professionnelle des professeurs documentalistes dont le thème était « Learning Center ». Une journée organisée par le CRDP de Lille en partenariat avec l’Inspection EVS de l’Académie. Une journée pour le moins marquante…

A l’heure de « l’apprentissage connecté », des conditions techniques risibles… Pour commencer ce compte-rendu, présentons le cadre logistique de cette journée…

Dès l’arrivée des participants, une constatation est faite : la salle prévue pour effectuer la journée ne permet pas de contenir l’ensemble du public présent. Dès lors, il est demandé à tous les professeurs documentalistes encore debout de se rendre dans une salle au sous-sol, pour suivre la journée… en visio-conférence.

Évidemment, qui dit « visio-conférence » dit cafouillages techniques… Nous avons dû, depuis la salle du sous-sol, subir larsens et bruitages divers, attendre l’affichage des conférenciers, puis celui de leur diaporama… Bref, à l’heure de ce qu’une des conférencières a appelé « l’apprentissage connecté », et tout au long d’une journée où l’on n’a pas cessé de nous parler d’équipements technologiques à profusion, nous n’avons pu retenir un certain scepticisme, teinté, avouons-le, de mauvais esprit, face aux difficultés évidentes pour connecter deux salles en un même lieu.

Est-ce utile de préciser que nous n’avons pas, depuis cette salle au sous-sol, eu la possibilité d’entendre les questions éventuelles posées dans la salle « du haut », n’entendant que les réponses de l’IPR ? …

Introduction : Franck Laurent, IA-IPR EVS

La journée débute par une introduction du directeur du CRDP de Lille, puis de Franck Laurent, IA-IPR EVS, coordonnateur de la Documentation dans l’Académie. Où l’on apprend que le Learning Center (lors de cette journée, on a entendu une seule fois l’expression « 3C », en lieu et place de Learning Center, ou Learning Centre) consiste en une centration sur l’apprentissage, et non sur l’enseignement. Que cette réflexion s’inscrit dans un contexte de fortes évolutions technologiques. Et que la question qui sous-tend cette journée est « Qu’est-ce qu’un CDI en 2012 ? », « un espace à repenser », le tout en lien avec la vie scolaire, naturellement.

Intervention de Pauline Innegraeve « Exemples à travers le monde »

Pauline Innegraeve, d’emblée, fait preuve d’honnêteté : « Je ne connais pas le métier de professeur documentaliste, je n’en ai que ma vision d’usager »… …

L’ingénieure d’études, responsable de la documentation au CRDP, cite ses sources pour construire son propos, destiné à nous faire comprendre ce qu’est un Learning Center : Graham Bullpitt, le rapport Jouguelet, et… Internet… … Si, si, véridique : Internet est alors mentionné comme une source ! Vraiment, ça valait le coup de venir… Pour nous expliquer ce qu’est un Learning Center, l’ingénieure d’études a fait une très sérieuse recherche, dans Google Images, saisissant comme requête « Learning Center ». Et, nous montrant les images de la page de résultats, elle parvient à nous démontrer tout l’intérêt de ce concept ! Fascinant…

On apprend quand même que 3 axes conduisent la définition du LC : le lieu, l’amplitude horaire (le LC de l’Université de Sheffield est ouvert 24h sur 24 : génial !!), les services. En cela, vraiment, le Learning Center n’a rien à voir avec la Bibliothèque Universitaire à la française ! D’ailleurs, faisons une analyse d’images, nous engage l’ingénieure d’études. Elle nous propose ainsi une comparaison entre deux images : l’une, plan serré, présentant des personnes « qui discutent, qui sont nombreuses, et qui échangent », au sein du LC de Sheffield ; l’autre, plan large, présentant des personnes « isolées », prises au sein des BU de Lille 3 et Lyon 3. … Très convaincante, cette analyse sémiologique de haut vol !

Après l’intervention, Franck Laurent, IPR, donne ses impressions, enfonçant donc le clou, et martelant que la notion d’espace social est prépondérante ici : « Le learning center est un lieu où il se passe des choses »...

Le learning centre d'après Google Images Le learning centre d'après Google Images (Les 3 couronnes).

Intervention de Mireille Lamouroux « Le Learning Center : pour apprendre, innover et expérimenter »

La chargée d’études documentaires du CRDP de Versailles situe son discours en présentant ses travaux en lien avec Jean-Louis Durpaire, IGEN. Elle reconnaît, comme l’intervenante précédente, ne pas avoir une connaissance pratique personnelle du métier de professeur documentaliste, mais souligne qu’elle a « participé à des inspections de documentalistes ». Elle commence prudemment : si le LC a provoqué tant de réticences, c’est que l’inconnu fait peur, puisqu’en France on ne connaît pas d’exemples de LC.

Que retenir de cette intervention ?

Que la composante sociale est essentielle, le lieu permet les rencontres… Que la recherche anglo-saxonne a prouvé déjà à maintes reprises l’intérêt des Learning Centers… Qu’il faut lire des textes en anglais sur le sujet… Que le Learning Center est le lieu de « l’apprentissage connecté, axé sur les processus d’apprentissage », « un lieu proactif, convergent, stimulant l’étude par des espaces différenciés dans un environnement accueillant ». Qu’il convient de regarder la vidéo en ligne de Françoise Leblond sur « Les identités professionnelles des professeurs documentalistes » car elle y montre que dans un LC, on recrute sur des profils différents les « personnels exerçant dans le learning center ».

Et évidemment, le tout se conclut à grands renforts de jolies photos (enfin, « jolies »…) notamment du projet du lycée Mathis à Schiltigheim.

« Plus de questions de la salle du bas ! »

L’échange est ouvert. Aaaaaaaaaaaaaaaaah, enfin !!!

Soyons clairs : dans la « salle du bas », où l’on suit en visio ces interventions, le public était agité, agacé par de nombreux propos, goguenard aussi face aux argumentaires évanescents des intervenants. Visiblement, « en haut », c’était plus sage.

Apparemment, une question est posée en haut. Nous disons « apparemment » puisque, évidemment, on n’entend pas les questions de la salle à l’étage… Réponse de l’IPR sur le fait qu’il ne faut pas limiter les propos à des préoccupations purement matérielles, on sait que c’est compliqué d’avoir des connexions fonctionnelles dans les établissements, que le nombre de PC est encore limité pour répondre au défi des LC, mais il faut envisager la philosophie du Learning Center, pas se poser la question de ce qui est « réalisable » ou pas… Ah ?... OK…

En bas, on s’agite… Une professeure documentaliste demande le micro à un collègue du CRDP chargé de nous accorder la parole. Elle pose sa question. Elle tente de faire comprendre à l’IPR et autres intervenants qu’elle répercute des impressions que nous sommes plusieurs à avoir dans la salle « du bas ». Que certes, nous ne sommes pas opposés à une modernisation de nos CDI, que nous rêvons tous d’avoir des CDI équipés de manière optimale, avec des connexions efficaces, des moyens technologiques réels… Que la question qu’elle pose n’est pas située dans le débat, infructueux à notre sens, de « Pour ou contre le learning center ». Mais qu’elle est étonnée d’entendre insister sur la question de l’espace social, parce qu’il lui semble que nous sommes tous d’accord pour dire que le CDI est « un lieu de vie, un lieu de rencontres, où il se passe déjà plein de choses ». Par contre, elle s’étonne : puisqu’on nous invite à parler de « philosophie », peut-on nous dire quelle est l’intention pédagogique et didactique qui conduit cette notion de Learning Center ?

Pendant sa question, nous voyons, à l’écran, Mireille Lamouroux échanger avec l’IPR… Elle quitte d’ailleurs la table, elle ne répondra pas aux questions, elle est appelée par d’autres impératifs.

L’inspecteur répond à la collègue : « Vous n’avez pas bien compris ce que j’ai dit ». En effet, il n’a cessé de parler de « pédagogie », de travail en groupe, de lien social, d’importance de ne pas faire de cours magistral… Il ne répond pas à sa question… Le collègue du CRDP qui gère la parole dans notre salle lui retend le micro, l’invitant à reformuler. Elle retente sa chance : elle a bien compris tout cet esprit pédagogique, mais qui lui semble un esprit déjà bien répandu dans le système scolaire, et notamment en documentation. Elle voudrait que soit posée la question des formations en documentation, parce que rendre autonome un élève nécessite un accompagnement, mais plus précisément encore une éducation à l’information, un suivi didactique, et elle voudrait poser la question des contenus info-documentaires, et de notre avenir en tant que professeurs documentalistes dans un learning center. C’est quoi, finalement, être prof doc dans un LC ?

Réponse de l’IPR. Il martèle l’importance du lieu, du travail en groupe… Bref, il ne répond toujours pas à la question…

Alors, agacée comme beaucoup d’entre nous dans la salle du bas qui ont la sensation qu’on cherche à ne pas répondre à nos questions, la professeure documentaliste tente de reformuler une dernière fois sa question, encouragée par le collègue du CRDP distribuant le micro. Et là, avant même qu’elle puisse aligner deux mots consécutifs, la professeure documentaliste gérant la parole dans la salle du haut, responsable de la formation continue des professeurs documentalistes dans l’Académie de Lille, coupe fermement, sans appel : « Plus de questions de la salle du bas ! ».

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On laisse alors, étrangement, la parole à une collègue (que nous n’avons pas vue, mais que nous avons eu la chance d’entendre !) qui exprime sa satisfaction de voir un vademecum inscrivant le rôle du CDI, valorisant le CDI en lien avec le mot culture… …

Ouf, le débat est lancé, dans le bon sens !!!

Un professeur documentaliste, depuis la salle du bas, tente alors une question, pour relancer le débat… demandant ce qui est envisagé lorsqu’on évoque que le LC doit ouvrir « en dehors de la présence du documentaliste », demandant ce que, « concrètement », cela implique, quid de la répartition des compétences, etc.

Réponse de l’IPR : « le CDI n’est pas votre propriété », etc etc. Le collègue est furieux : ce n’est pas ce qu’il a voulu dire, évidemment, il voit ses propos déformés… et ne peut répliquer…

La matinée est terminée. L’agitation dans la salle du bas est sans nom. Nous sommes nombreux à nous insurger entre nous, à être scandalisés par ce que nous avons entendu… Des collègues, présents dans «la salle du haut », viennent nous voir pour nous dire combien la salle a fait preuve de peu de réactions, et n’a pas semblé choquée par la manière dont nos questions ont été interrompues…

Après moultes hésitations, nous revenons l’après-midi pour la suite de ce qu’il est convenu d’appeler, non pas une journée professionnelle, mais une grand-messe…

Intervention de Julien Roche : « Les learning centers dans l’enseignement français : vers une nouvelle pédagogie et un nouveau rapport à l’usager »

Le représentant du projet de mise en place du LC l’Université de Lille 1 nous éclaire complètement sur ce qui fait le cœur du learning center : un espace multiple, permettant des espaces de travail en groupe, avec des amplitudes horaires plus larges, et de nombreux services comme : le café et la nourriture, proposés aux usagers, ainsi que la gestion des bourses d’orientation, des conseils multiples dans des domaines extra-documentaires…

Un frisson parcourt la salle « du bas ». Consternation. Une collègue lance « C’est une bombe, ce truc ! ». Le plus sérieusement du monde, touchant par la conviction absolue qu’il met dans ses propos et son enthousiasme, l’intervenant nous invite à repenser ainsi « la place des bibliothèques », « mettant la sociabilité au cœur du dispositif », développant un « apprentissage pervasif » (sic), au moyen d’outils « multi/ubi/trans-médias » (sic).

Pas de questions suite à cette intervention, puisque les questions auront lieu après le clou final de la journée : l’intervention de Brigitte Pierrat, documentaliste au lycée Jean Zay de Paris (proviseure : F. Leblond… Un établissement qui en réalité est un internat d’excellence, mais tout cela n’est évidemment pas dit…), qui va nous expliquer comment fonctionne son Learning Center…

Ah, mais la voici, Brigitte Pierrat, à l’écran ! Elle n’est pas là, nous sommes en contact grâce à Skype… Sauf que… Aaaaaaaah, Brigitte ne peut pas parler sans que nos oreilles ne soient violemment agressées, et que des bruits dignes de l’atterrissage d’Apollo 13 n’envahissent les salles ! … Après de nombreuses tentatives, la connexion ne fonctionne toujours pas correctement. Nous voici privés de dessert…

« Asseyez-vous ou sortez ! »

Place aux questions, dès lors. Un collègue professeur documentaliste, agacé par cette journée, souhaite intervenir, et vient nous prévenir qu’il compte rejoindre la salle du haut, craignant que les questions « d’en bas » ne soient pas prises. En effet, plus personne n’est là pour relayer, par micro, nos questions éventuelles.

Nous attendons que soient posées des questions d’en haut. Questions que nous n’entendons toujours pas. Soudain, nous comprenons qu’il se passe quelque chose « en haut ». Le collègue parle ! Vite, nous rejoignons à plusieurs la salle du haut, et arrivons pour entendre le collègue dire qu’il a le sentiment, depuis le matin, d’être « dans la quatrième dimension », étonné de voir se succéder des intervenants qui, de leurs propres aveux, ne connaissent pas le métier de professeur documentaliste. Il déplore n’avoir entendu parler que d’éléments dont il se sent loin, non seulement sur le plan purement matériel de la réalité des contextes scolaires, mais aussi idéologiquement, car il ne partage pas cette vision de l’élève « client » présentée tout au long de cette journée. Précisons que le collègue ne fait aucunement preuve d’agressivité, et que ses propos sont posés. L’inspecteur, visiblement très mécontent, reprend le collègue : « Monsieur, vos propos n’engagent que vous ». Alors, le collègue se tourne vers la salle, muette : « Mais on pourrait peut-être demander à la salle ce qu’elle en pense ? », interroge-t-il. Recadrage immédiat, sans appel encore, de l’inspecteur, haussant le ton : « Monsieur, ne lancez pas d’invectives ainsi. Ou vous vous asseyez, ou vous sortez ! ».

Jolie démonstration de force de la part du représentant de l’institution qui évoquait dans son introduction l’importance de l’échange, du débat, et de l’esprit critique ! Bel exemple d’abus de pouvoir !

Dans la salle, personne, personne, personne ne réagit… Nous sommes une petite poignée à exprimer notre stupéfaction et notre colère face à une telle censure, un tel abus de pouvoir, tentant d’interpeler les collègues assis au fond de la salle, en pointant l’absence de démocratie possible. Personne ne réagit.

Le collègue « remis à sa place » sort de la salle, après quelques minutes. Nous faisons de même…

Tout est bien qui finit bien…

Nous rejoignons la salle du bas, où l’incompréhension domine. Alors que des collègues « d’en haut » demandent, agissant de manière éthique et responsable en fonctionnaires de l’État…, à l’inspecteur ce qu’il faut faire pour lancer la dynamique du learning center…, nous expliquons aux collègues ce qui s’est concrètement passé. La colère est là. Mais la résignation semble prendre le pas.

Le collègue du CRDP, revenu pour distribuer le micro dans notre salle, nous enjoint d'intervenir. Nous refusons, lui disant : « Pour quoi faire ? Notre parole est muselée, on nous empêche de nous exprimer réellement ! ». Mais nous lui savons gré d’avoir le souci, louable en cette journée où la parole fut plus que contrôlée, de nous respecter et de nous conférer une importance, une indépendance d’esprit, et une liberté d’expression précieuse.

Pendant ce temps, « en haut », là où la collègue professeur documentaliste qui distribue le micro peut voir qui souhaite intervenir, les questions plates sur la mise en place du LC s’enchaînent, gentiment. Et puis, une collègue professeur documentaliste, également formatrice en formation continue, remercie l’inspecteur pour cette journée, elle se dit « fascinée par tout ce qu’elle a entendu aujourd’hui ».

Nous voilà rassurés. Tout est bien qui finit bien…

Soutien_au_manifeste_fadben Pour soutenir le Manifeste 2012 de la FADBEN...

Alors pour ma part je n'étais pas à la réunion, n'en ayant pas été informée, raison pour laquelle je débarque bien après la bataille, ce qui fait que personne ne me lira sans doute.
Quand même, il y a quelque chose qui m'étonne, au delà de l'ambiance décrite dans l'article, et des recadrages sévères (j'ai moi-même été taclée sévèrement par le même ipr il y a peu, pour un sujet qui n'avait rien à voir, ça doit être une habitude chez lui). C'est que tout le monde a l'air de penser que nos élèves n'ont qu'une envie, avant toute autre : apprendre. Aussi ils vont courir dans les learning center, tenaillé par ce besoin, et le café en main pour faire baisser la pression, se jeter sur les multiples ressources (ubi, multi, etc !) pour assouvir leur soif de connaissance.
C'est oublier un peu vite que :
1/ les nôtres, ils sont ados. Un lieu de sociabilisation entre élèves leur sert surtout à trouver la promiscuité réclamée à corps et à cris par leurs hormones.
2/ les nôtres, ils ne sont pas tous là parce que passionnés par la littérature médiévale ou la physique quantique, comme peut être dans une université. Nombreux sont ceux (je suis en LP, mais ça n'est pas vrai qu'ici) qui sont là par la grâce du collège et bientôt du lycée unique, tentant de tromper l'ennui comme ils peuvent en attendant des jours meilleurs.
3/ les nôtres, ils sont pour la plupart tellement configurés par l'école qu'on leur impose depuis l'enfance, faite de "reste assis", de "tais-toi", et d'évaluations en tous genres, de remarques de type "élève médiocre" sur les bulletins, qu'il faut être bien utopique, ou complètement inconscient des responsabilités du système dans lequel nous acceptons de travailler, pour imaginer qu'on va pouvoir les décadrer comme ça sans problème !
Le learning center, c'est une aussi bonne idée que d'enlever leurs colliers aux femmes girafes pour les libérer. Les cervicales de ces femmes sont devenues incapables de tenir leur tête et ça les tue aussitôt, l'envie d'apprendre de nos élèves a tellement été broyée que ça apporterait surtout une belle confusion et un beau b... aussi dans nos CDI, on le sait tous.
Ce dont on a avant tout besoin je crois, c'est de temps à passer au chevet de nos gamins, pour leur redonner un peu de confiance, une idée moins mauvaise de nous, jusqu'à ce qu'ils retrouvent une certaine learning touch personnelle.
Et peut être d'arrêter de nous casser mutuellement, en jouant les sur profs, ou les sur profs docs, de manière à laisser les isolés parmi nous encore plus seuls, ceux pour qui un élève, ça fait peur, un ordi, ça fait peur, un directeur, ça fait peur, et un collègue aussi, ça fait peur. C'est vrai qu'avec des amis pas comme ça, pas besoin d'ennemis !
Je me réponds à moi-même, par acquit de conscience. Après vérification, ce serait une idée reçue que de penser que le retrait des colliers des femmes girafes les tuerait ... Désolée donc pour cette métaphore hasardeuse, mais l'idée est la même !
Et il fallait lire, "des amis comme ça", bien sûr.
Professeur documentaliste depuis 3 ans, je ne pense pas qu’il faille révolutionner les CDI. Il serait surtout vraiment agréable de pouvoir exercer ses missions dans de bonnes conditions. On passe un CAPES de documentation (pour combien de temps encore …. 52 postes non pourvus cette année au CAPES de documentation externe, 7 en CAFEP…. Voie de garage pour certains professeurs pas toujours désireux d’assurer et d’assumer ces fonctions…). Mais qu’il est difficile ce volet pédagogique, il faut toujours se battre pour obtenir quelques heures de formation.
Mon lycée (depuis un an) accueille aussi des CPGE. Et qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir que ces étudiants, futurs ingénieurs, futurs polytechniciens sont incapables de faire une recherche documentaire pertinente. Enfin pour être honnête ils ne sont pas tous dans ce cas là, mais une bonne moitié. Ils ne maîtrisent pas du tout BCDI, ils ne font pas la différence entre un livre et un périodique… Pour eux tout est « bouquin »… Ils ne savent pas quels éléments utiliser pour localiser le document dans le CDI. Alors oui ils sont autonomes, ils perdent du temps dans des recherches peu efficaces. Mais non à ce niveau là ils n’oseront pas demander de l’aide…. Je crois que l’acquisition d’une vraie culture informationnelle ne serait pas inutile… Que j’aimerais déjà avoir un réseau informatique performant, des créneaux horaires vraiment définis…avant d’imaginer transformer le CDI en learning center….
Je crois avoir réussi à rendre le CDI attractif autant pour les élèves que pour les enseignants. C’est vrai que l’accueil dans un CDI est essentiel … L’ambiance doit être agréable…Ils peuvent travailler en groupes, discuter mais non ils ne peuvent ni boire de café, ni écouter de la musique… Est ce si choquant dans un lieu de culture et connaissance présent dans un établissement scolaire qui a souvent un règlement intérieur très strict ?
Alors pourquoi ne pas transformer les médiathèques et les BU en learning center ? C’est sûr, quand on est étudiant à la fac on a envie de plus de liberté, de travailler ensemble après les cours qui se terminent parfois tard, alors là il est vrai que les horaires élargis seraient bien agréables, pouvoir discuter sans se faire réprimander aussi …
Mais est ce bien utile au lycée et surtout au collège…Je crois qu’il y a d’autres problèmes nettement plus importants à régler avant dans l’Education Nationale…
J'ai assisté avec découragement à cette journée professionnelle. Le pire c'est que je savais ce qui nous attendait : du blabla, des "idées" mais rien de concret. Mais je me suis dis : "vas-y quand même, on ne sait jamais" ...
Le collègue qui parlait de "quatrième dimension" n'avait pas tord. J'avais l'impression que cette belle utopie du LC (c'est ironique) allait "tuer" la plupart des profs-docs. C'est une bombe à retardement ! On parle de profs de discipline qui font des burn out et qu'on expédie dans les CDI. Je comprends leur mal être, ce n'est pas évident d'enseigner dans des classes surchargées avec certains élèves perturbateurs. Bien que le CDI ne soit pas configuré comme une salle de classe, il ne reste pas moins que nous sommes en permanence face à des élèves ! Et que la tâche d'enseigner n'en n'est pas plus facilité car la gestion "de classe" y est un peu plus difficile ... Et j'ai envie de dire, où nous mettrons-nous quand certains ne supporteront pas de gérer un LC et de ne plus se sentir "enseignant" ? Dans les CRDP, peut-être ? Mais là n'est pas le débat ...
Ce qui me chagrine c'est que je me casse la tête à engranger le plus de connaissances possible pour le CAPES mais que tous ces efforts me sembleront vains lorsque les LC seront mis en place. Mais oui ! Pourquoi apprendre soi-même autant de choses si on ne peux plus les enseigner, les transmettre aux élèves ? Autant être documentaliste dans des entreprises privées ... non ? Personnellement, lorsqu'on m'a dit qu'en tant que contractuelle j'allais avoir à charge 6 classes de sixièmes et un classe de 3ème qui passent leur CFG, je me suis posé la question : "vais-je y arriver ? " La partie pédagogique de notre métier m'a toujours fait un peu peur comme à n'importe quel débutant. Et puis je me suis lancée ... et maintenant j'adore ça ! Les élèves s'intéressent à tout, il suffit de savoir comment leur présenter les choses ... Et on voudrait nous priver de ça ? A quoi bon continuer ?
pas mal pas mal, la journée d'animation dans les Bouches du Rhône :


Culture de l’information et nouvelles pratiques médiatiques

Rendez-vous annuel de la profession, la journée des professeurs documentalistes des Bouches-du-Rhône a eu lieu le 31 mai 2012. Elle nous a permis de réfléchir ensemble aux nouvelles pratiques informationnelles des jeunes et aux conséquences induites pour les professionnels de la recherche documentaire.

http://www.cndp.fr/crdp-aix-marseille/spip.php?article1021
Le L.C. c'est peut-être beau sur le papier mais un peu utopique pour le terrain.Le but est de faire venir l'usager. Mais si c'est faire venir les non usagers pour qu'ils sirotent un café tout en discutant non merci. Je caricature, mais je pense qu'ils faut attirer les non usagers pour les fonctions primaires du lieu , et non pas pour des services périphériques. Ce n'est pas parce qu'on va pousser un non usager à rester qu'il va forcement utiliser les ressources du L.C.
Ensuite, je suis déçu comme d'autre pour la non considération des compétences info doc. On entends toujours que savoir s'informer est aussi important que savoir lire, écrire et compter, alors pourquoi dans le projet du L.C. le volet savoir s'informer n'y figure pas. Je ne suis pas convaincu qu'un simple accompagnement soit suffisant. Pourquoi ne pas adapter le module de l'enseignement agricole concernant la documentation dans le projet du L.C.
transformez uniquement le lieu, ce n'est pas la solution. Il faut inclure également la formation des usagers au delà du simple accompagnement.
C'est enthousiaste que je me suis rendue à cette journée professionnelle. Or, mon enthousiasme a vite été parti ! Très rapidement j'ai senti que les propos étaient bien loin de mon quotidien.On nous parle de CDI vides vs LC dynamiques , accueillants (photos à l'appui ...) . On nous parle de locaux mais jamais de professeurs documentalistes. On nous parle d'ordinateurs , parfois de livres , souvent de cafés mais jamais de pédagogie documentaire. On nous parle de la situation des LC dans les pays étrangers. Or, j'ai étudié pendant un an à Londres sans avoir la chance de découvrir ce type d'établissements si géniaux. On nous parle de locaux à équiper : je réponds "génial" . Or, la réalité est ce qu'elle est, la plupart des établissements manquent cruellement de moyens.

Certes , chacun peut avoir son avis sur le fonctionnement des CDI en France et leur devenir mais n'aurait-il pas été plus intéressant d'avoir comme intervenants des profs documentalistes en exercice ? S'il s'agissait de parler des "school librairies" n'était-il pas possible d'avoir un interlocuteur qui sache réellement de quoi il parle ?

A l'heure actuelle, il ne s'agit pas de repenser les CDI en matière de locaux mais plutôt en matière de personnel. Ce que les élèves ainsi que les professeurs attendent des CDI ce n'est plus les ordinateurs (pour cela, il y a les salles pupitres) mais c'est d'avoir en face d'eux des professionnels de l'info doc. Des personnes capables de leur proposer des projets et de répondre à leurs besoins. N'en déplaise à certains, oui, il existe des CDI à l'architecture vieillissante mais qui sont malgré tout toujours pleins lorsque la personne en poste est compétente !

J'espère simplement que l'appellation "learning center" ne cache pas l'envie de notre hiérarchie de supprimer le CAPES de documentation afin de pouvoir trouver ENFIN une alternative à toutes les personnes de l'éducation nationale qui ne souhaitent plus enseigner leur discipline. Si c'est le cas , c'est vraiment regrettable et je souhaite bien du courage à toutes ces personnes qui seront obligées de boire des litres de café en écoutant une musique d'ambiance 24h/24 !
Tout à fait d’accord avec cette analyse
Pourquoi ne pas lire ou relire le dernier billet de Bruno Devauchelle en parallèle de cet article ?
http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=1076
Beaucoup de choses sont dites qui permettent d’éclairer la problématique la fracture numérique / fracture culturelle.
Les profs-docs chercheurs et les profs-docs dans leurs CDI réfléchissent depuis quelques années déjà à l'utilisation et l'enseignement des objets numériques à l'école. Il serait vraiment dommage que cette pensée ne puisse pas être prise en compte dans une vision d'avenir sur le numérique à l'Ecole.
Bonjour,

Je suis professeure-documentaliste en collège, dans un CDI d'à peine plus de 100 m².
De tout ce concept de learning centre me vient une question, bien avant celle portant sur notre rôle pédagogique : comment peut-on nous parler de grands espaces, de moyens informatiques super modernes, d'outils numériques nomades à foison qu'il faut faire emprunter aux usagers (c'est dans le vade mecum) ... alors que ce sont les conseils généraux et régionaux qui financent tout ceci ! et que c'est la crise ! Et que la banque Dexia a fait faillite et que les collectivités locales peuvent à peine boucler leur budget annuel ?!
Ce n'est pas nous qui allons décider de refaire nos CDI ou d'aller compléter nos moyens informatiques, nous en rêvons tous !
Alors pourquoi ce bourrage de crâne puisque les collectivités n'ont pas les moyens financiers de mettre en place les learning centre. En ce qui concerne mon collège, il faudrait faire beaucoup de travaux car un CDI de 100m² est loin d'être un grand espace !
J'étais également présent lors de cette journée et j'en suis rentrée consterné et - il faut l'avouer - assez déprimé. Déprimé par le manque d'unité au sein d'une profession qui ne soutient pas l'un des siens face à un excès d'autoritarisme d'un IPR dépourvu face à une question qui le met dans l'embarras. Consterné par les discours des intervenants, lesquels n'ont jamais exercé dans un CDI mais viennent nous prêcher la bonne parole. Consterné par le nombre de profs docs certifiés qui ne se rendent pas compte - ou ne veulent pas se rendre compte - de la gravité du discours qui leur est tenu. Car ne nous voilons pas la face, le LC pose avant tout une question majeure : quid du CAPES de doc? En effet, qu'est ce qu'un enseignant documentaliste dans un LC? Où se situe sa dimension pédagogique? Quel est son contenu d'enseignement?
Par le biais de poudre aux yeux : superbe architecture, des moyens en veux-tu en voilà, et une bonne dose de démagogie puisqu’il "ne faut pas limiter les propos à des préoccupations purement matérielles [...] mais il faut envisager la philosophie du Learning Center", c'est la légitimité du CAPES de doc qui est remise en question. Le LC serait ainsi un moyen de cautionner une politique de recrutement en documentation calamiteuse au sein de notre académie : combien de postes non pourvus et occupés par des "faisant fonction", lorsqu'il ne s'agit pas de recrutement ANPE (qui touchent aussi les enseignements disciplinaires soit dit en passant)! Combien de néo titulaires envoyés dans d'autres académies alors que les postes existent dans l'académie de Lille?! Un appel a notamment été passé en fin de journée pour venir en aide aux personnels faisant fonction, relevant du RAPE (Réseau d'aide aux personnels en difficulté) en fin de journée. Mais sur ce point, soyons-en sûrs, nombre de certifiés vont se bousculer au portillon pour voler à leur secours alors que moins d'une heure auparavant, l'un des leurs était prié de se calmer ou de sortir!!!
Enfin, ne nous y trompons pas, le LC peut représenter pour certains un véritable paradis puisqu'on ne leur y demandera pas grand chose : être de gentils animateurs (ce qu'ils sont déjà) et non de véritables enseignants. Mais être enseignant, ça demande du travail, des compétences et de la réflexion, et ça...
Je comprends les inquiétudes de chacun. Il se trouve, en effet, que j'appartiens au nombre de ces "personnes de l'éducation nationale qui ne souhaitent plus enseigner leur discipline" (dixit DC). J'étais d'ailleurs à cette journée, bien qu'étant placé en Congé Longue Maladie pour ce que l'on nomme pudiquement un "burn out" ou "syndrome d'épuisement professionnel", mais que j'assumerai d'appeler une dépression nerveuse d'origine professionnelle.
L'inspecteur présent à cette journée a, d'ailleurs, évoqué le fait qu'il existait des demandes de personnes comme moi pour intégrer le corps des professeurs documentalistes. J'ai bien noté la réaction de la salle mais, encore une fois, je suis tout à fait à même de comprendre qu'un prof dépressif puisse faire peur.
Cela dit, il faut bien comprendre que la plupart des personnes dans ma situation ne sont pas uniquement dans l'absence de "désir" d'enseigner leur discipline, mais dans une véritable incapacité à le faire. Ayant enseigné les lettres et l'anglais pendant une douzaine d'années dans un LP roubaisien, je me suis entendu dire par mon proviseur qu'il me fallait "faire le deuil de ma mission d'enseignant" et que mon rôle devait tenir d'avantage de l'animation et, enfin (et du fait que j'avais subi plusieurs agressions gratuites), je devais me "mettre dans l'état d'esprit de celui qui va au front"....
Vous craignez donc pour ce qu'il se passe (ou va se passer) dans les CDI, mais imaginez donc ce qu'il se passe déjà dans les classes !
Alors, oui. A mon sens (et dans mon cas personnel, qui n'est certainement pas unique), la reconversion d'un professeur dans un CDI paraît une option acceptable. Cela dit, il ne s'agit pas de pousser les docs hors de leurs murs et, pour ma part, j'aurai grandement besoin de vos compétences pour me mettre le pied à l'étrier ; ce qui ne me dispensera pas de tenter le CAPES interne, ni d'intégrer un master D-MSER, étant plus que conscient que le travail du professeur documentaliste ne se limite pas (et ne doit pas se limiter) à servir des litres de café en écoutant de la musique d'ambiance. J'ai, encore et malgré tout, d'autres ambitions dans la vie.
Finalement, face à l'évolution nécessaire de notre système éducatif, l'augmentation du nombre de docs, incluant une part de profs reconvertis (je parle donc de recyclage, pas de mise au rebut... pensons développement durable !) ne pourrait-elle pas faire partie des perspectives vers lesquelles tendre ? Alors sans verser dans l'angélisme (j'ai arrêté les anti-dépresseurs...), j'ai tendance à penser que si "l'esprit Learning Centre" représente l'avenir du CDI, il nécessitera davantage de personnel... qualifié et pourquoi pas, re-qualifié.
Bonjour,

Je ne suis surprise ni par la réaction de l'inspecteur ni par celle du public.

J'ai eu le droit à une remontrance virulente lors d'une journée professionnelle dans l'académie d'Amiens de la part de l'inspecteur général EVS suite à mes remarques sur le manque de place accordée au professeur-documentaliste dans le learning-center.

De même, la salle n'a pas réagi et est restée coite... Qui ne dit mot consent.
En fait, je ne suis pas d'accord avec ta dernière formule. On peut se désoler du manque de réactions mais pour autant je trouve ta conclusion dangereuse. J'entends aussi ceux qui ne manifestent pas, avait dit JPR. Ce n'est pas toujours facile de s'exprimer en public et encore plus quand on est "énervé". Beaucoup de gens ne sont pas revenus l'après midi marquant par là leur désapprobation.
Et puis plus largement, j'ai trop de proches qui n'ont pas su réagir lors d’agressions, sous le choc, et je ne goute guère qu'on puisse penser qu'ils ou elles ont consenti à ce qui leur arrivait.
ah non c'est domi qui entendait ceux quine manifestait pas
Bonjour,

Je suis plus que surprise de lire tant ce compte-rendu que les réactions que les uns et les autres écrivent en réponse. Je me propose de donner mon humble point de vue sur les Learning Center, en tant qu'étudiante française (en Doc), d'une part, et en tant qu'usager de Learning Center britannique pendant pratiquement deux ans.

1 - Le Learning Center, c'est génial... je dis ça à moitié en rigolant ; je pense sincèrement que pour des étudiants dans le milieu universitaire, c'est excellent : ouverture 24h/24h, quand on travaille à côté de ses études, oui c'est mieux qu'une BU qui ferme à 19h. Pouvoir échanger avec ses camarades de classe sur les sujets sur lesquels on travaille à l'intérieur même de la BU, oui c'est quand même plus sympa que de sortir dehors pour le faire (d'un autre côté, les fumeurs sont quand même obligés de sortir), et autour d'une tasse de café, bah, c'est vachement plus détendu. Sur le côté architecture, je préfère me taire (les bâtiments modernes sont pour moi d'une laideur sans pareil).

2 - Mais PAS pour les collégiens et les lycéens!!! Mais franchement, il faut réfléchir, c'est dans le rapport Jouguelet lui-même et on le dit et on le répète : les Learning Center c'est en bibliothèque universitaire, il n'y en a pas particulièrement en collège ou en lycée (ayant travaillé dans deux écoles britanniques différentes, et ayant fait une formation d'enseignant là-bas, j'ai une petite idée sur la question)! Il y a des "school libraries", ou, effectivement des "learning center" qui n'ont strictement rien à voir avec les Learning Center dont on nous vante les mérites : ils sont petits, il y a effectivement peu de livres, mais surtout, ils sont peu utilisés par les élèves de façon autonome : ils y viennent accompagnés de leur professeur, pour travailler sur un sujet particulier. Ils y utilisent donc uniquement des PC et des livres, point barre. En d'autres termes, ce sont des CDI/salles informatiques. Les élèves n'ont pas suffisamment d'autonomie pour utiliser correctement les Learning Center, c'est une dépense sans intérêt pour les établissements secondaires.
Je suis pour le développement de l'autonomie des élèves, à 100%. Le vrai problème reste toujours le même : le rapport nombre d'élèves/nombre de profs. Si on veut investir dans l'"excellence" (mot exécrable), on investit dans du personnel, pas dans un bâtiment. Les meilleures écoles, ce sont celles où les professeurs peuvent réellement être à l'écoute de leurs élèves. Le Learning Center ne changera strictement rien à ça.

Pour finir, si on veut aussi favoriser l'apprentissage des élèves, il serait temps de se mettre à leur place : un Learning Center où on ils pourraient parler librement, moi, j'appelle ça un foyer (plus de personnel permettrait peut-être bien aussi de leur permettre des moments de détente : l'école, y a rien de plus ennuyeux!). Un Learning Center où il faut travailler, ils n'y mettront les pieds que si nécessaire, et probablement à contrecoeur.

Bref. Laissons les Learning Center où ils sont, essayons éventuellement d'améliorer les BU, mais laissons aux CDI leur rôle de lieu de Documentation et d'Information, laissons aux professeurs documentalistes leur place spécialistes et leur rôle pédagogique indispensable aux élèves dans leurs travaux de recherches, mais surtout, réfléchissons avant de tenter d'appliquer un concept complètement inadapté et au lieu qu'est l'école, et aux publics que sont les élèves et les professeurs.

Bien à vous. EM
Sidérée moi aussi par ce compte-rendu... Doc dans l'académie de Lille, je me pose cette question : avez-vous eu une convocation pour cette journée ? Je n'ai reçu aucune info pour ma part et je m'interroge ! Merci.
Premier point, je n'ai pas assisté à cette réunion.
Deuxième point, j'ai assisté à leur équivalent dans une autre académie...en tous cas, le même discours dicté par un inspecteur académique...et ce discours se fait décidément récurrent...
La manière de débattre aussi...
L’intéressé avait aussi des incompétences en matière technique(Jérôme Bonaldi aurait-il été formateur au ministère ?), et une incompétence totale à l'écoute ou à la remise en cause de son discours institutionnel...

Alors voila, personnellement, je pense qu'avec des enveloppes sans fond (donc des moyens matériels mais surtout humains !), on peut mettre en place l'utopie du Lc ou du 3c. ..et pourquoi pas en faire des choses intéressantes...des gens s'adaptent et avec les moyens, des choses sont toujours possibles...
Mais il faudrait repenser qu'on travail pour l'EN.
Cette maison qui favorise de plus en plus le secteur privé, mais aussi les écoles, collèges, lycées ayant déjà les plus gros moyens...par rapport aux structures qui ont déjà les publics les plus difficiles et le moins de moyens (un rapport aller dans ce sens cette année, pardon pour l’absence de lien...).
Donc, tout est une question de choix.
Ou on apporte le "nerf de la guerre" sur la table...(là, je crois qu'on peut attendre, un président même normal n'aura pas ce bon sens malgré des promesses...), ou on évite les interventions inutiles qui cherchent juste à imposer (sur le plus ou moins long terme) la suppression d'une des qualité de l'EN Française, ses professeurs documentalistes.


PS: on place en avant de nos jours la formation continue (tout au long de la vie)...or, la formation reçue par chaque citoyen au quotidien pour comprendre son métier, sa société, son monde, c'est quand même les médias qui la font en très grosse partie, non ?
Des clefs de lectures ne seraient pas inutiles...Un prof doc aide plus qu'un AE ou que tout autre personnel de l'EN en la matière, non ?
J'ai participé à cette réunion et voudrais apporter ma petite contribution n'ont pas au niveau de la forme mais surtout au niveau du fond. Je me baserais principalement sur la troisième intervention, car, indéniablement M. Julien Roche connaissait bien son sujet, en tout cas d’un point de vue technique, matériel, beaucoup moins d'un point de vue humain, à mon avis..
Signalons tout d'abord que "learning centre" est avant tout une appellation, un label qui permet d'attirer les subventions. Les réalités sont très diverses, selon les lieux. Le learning center est ensuite un espace souvent très conceptuel, minimaliste, traduisant les rêves des architectes, mais peu celui des usagers. Les architectes japonais du Rolex Learning Center de Lausanne ont multiplié les défis techniques pour réaliser leur vague de béton. Oui, c'est une prouesse technique, oui c'est un beau bâtiment, oui la vue est belle ! Et après ? A quel coût financier ? L'immensité du lieu (deux terrains de football) encourage-t-elle la communication, l'accueil ? Le personnel et le public sont-ils formés pour se réapproprier ce lieu futuriste qui se rapproche plus de leur représentation du Skate-Park que de la médiathèque ?
Ensuite, M. Roche nous annonce la mort du livre et la présence de 95% des documents sous forme de documents numériques. Les différents intervenants ont insisté sur l’absence des livres dans les learning centers et la nécessité de développer l’accueil et le lien social. Première remarque : le livre est présent au Rolex Learning Center. En effet, il propose en libre accès 500 000 ouvrages. Deuxièmement, je ne pense pas que le livre va disparaître tout de suite. Certes, des livres exigeants ne seraient plus édités aujourd’hui. Je pense que Jacques Derrida ou Gilles Deleuze ne trouveraient pas d’éditeur actuellement, sauf si ils écrivaient parallèlement un petit opuscule sur la philosophie du bonheur en 10 leçons. Mais des romans, des essais continueront à être publiés sous version papier. Je n’ai pas très envie d’amener ma tablette sur le sable, j’aime partager mes livres… Autre point important : le livre représente un puissant créateur de lien social. Pour moi, les plus belles rencontres avec les élèves dans les CDI et les médiathèques se déroulent autour du livre et peu autour de l’écran. Je me réjouis d’ailleurs de certains chiffres concernant la fréquentation des lieux culturels comme le cinéma, les musées. Dans cet ordre d’idées, je vous invite à écouter l’entretien que Geneviève Patte, co-fondatrice de l'association "La Joie par les livres", de la médiathèque de Clamart, accordait à Laure Adler, dans le cadre de l’émission « Hors-champ » http://www.franceculture.fr/emission-hors-champs-genevieve-patte-2012-06-04.
Le monde qu’elle décrit me fait plus rêver que celui proposé par Julien Roche. Je n’ai pas précisé en préambule que je ne suis pas technophobe : j’anime un blog dans mon établissement (http://esaatcdi.canalblog.com/ ), écrit sur plusieurs sites. Mais, je crois, comme toujours qu’il faut placer le cursus au milieu : faire évoluer le métier, tout en gardant ce qui marche bien déjà. Et surtout, réfléchir aux conséquences, en termes de formation, de conditions de travail qu’une telle « révolution » pourrait entraîner. Comme disait Jean Jaurès : « il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience ».
Pascal Broutin
J'y étais également. Je suis consternée par tout ce que j'ai pu voir et entendre.
La situation aurait presque été risible (moyens techniques limites... rappellez nous, qui vante les mérites du Learning Center ??), si l'avenir de notre métier n'était pas tant remis en cause. La maxime "On est jamais mieux trahis que par les siens" a pris là tout son sens, il me semble.
Pour info, je n'ai pas trouvé le collègue qui a réagi spécialement agressif.
J'ai choisi de passer un CAPES de documentation, je ne suis donc ni surveillante de PC, ni animatrice, ni documentaliste scolaire, comme se plaît à l'affirmer un sage disciple de notre inspecteur général mais ENSEIGNANTE. Je ne crois pas aux Learning Centers, tels qui nous sont présentés, qui ne sont pour moi que de la poudre aux yeux : mon métier est avant tout de former les élèves à l'information-documentation, et je m'y emploie à le faire du mieux possible. Comment faire sans le soutien de notre institution et d'une partie de la profession ? Je rentre à peine dans le métier et je suis déjà démoralisée, mais je garde espoir malgré tout. Et n'en déplaise à certains, je suis aussi prête à me battre.
N'ayant pas assistée à cette journée professionnelle à Lille, je suis malgré tout interloquée et à la fois choquée par ce que j'ai pu lire dans ce compte-rendu. Il est vrai que le learning center peut être intéressant pour l'approche des cultures mais nous ne devons pas pour autant en oublier une de nos missions principales : la formation des élèves à l'information. Nous pouvons le voir quotidiennement auprès de nos élèves : même s'ils peuvent avoir de très bonnes techniques d'utilisation des nouveaux outils de communication, ils n'en sont pas moins avertis. Et tous ne sont pas dans ce cas! Donc, sans vouloir refaire un cours digne d'un master ou convaincre les convaincus, notre mission de professeur et de pédagogue est belle et bien là! L'institution ne doit donc pas tentée de nous noyer des missions de techniciens et d'animateurs uniquement!
J'ai pu assisté à une journée semblable à Amiens, sur le même sujet, où intervenait J-L Durpaire notamment. Si le sujet pouvait paraître aussi intéressant, il n'en est pas moins que je suis ressortie comme vous: inquiète et destabilisée... Surtout quand j'entends notre propre président de jury dire que nous n'avons aucune compétence, aucun contenu pédagogique à transmettre!
Je ne sais pas si je dois être blasée et poursuivre en subisssant, mais en tout cas, pour l'instant, je n'ai qu'une envie : poursuivre tel qu'on m'a donné envie de le faire, en transmettant des savoirs, faire vivre le CDI et développer les cultures notamment la culture de l'information!
Le Rolex Learning Center est avant tout une bibliothèque. Nous vous remercions de respecter le silence pour les étudiants qui travaillent.

source : http://rolexlearningcenter.epfl.ch/presentation

mais encore : " est à la fois un laboratoire d’apprentissage, une bibliothèque abritant 500’000 ouvrages et un centre culturel international. Il est ouvert aussi bien aux étudiants qu’au public. Sur une surface continue de 20 000 m2 il offre services, bibliothèques, centres d’information, espaces sociaux, lieux d’études, restaurants, cafés et magnifiques extérieurs."

même source.
J'aime beaucoup l'onglet : Services-Restaurants-Commerces....

Ailleurs, (je vous invite à lire l'article dans son intégralité) : qques extraits choisis :
"Cet établissement financé, comme son nom l’indique, par Rolex ainsi que par d’autres sponsors suisses à hauteur de 50 % a coûté 110 millions de francs suisses (68 millions d’euros)."
[...]
"Tout le personnel des anciennes bibliothèques, soit une quarantaine de personnes, travaille désormais au Learning Center, qui est ouvert à tous les publics, y compris les personnes extérieures à l’école, de 7 heures à 24 h tous les jours de l’année.
“A partir de 20 heures, ce sont les assistants étudiants qui prennent le relais du personnel salarié”, précise le directeur de la bibliothèque, David Aymonin. ".........
Source : http://www.livreshebdo.fr/actualites/DetailsActuRub.aspx?id=4064
Quel joli discours commercial :)

Troquons le CAPES de Documentation contre des diplômes en gestion marketing et techniques de vente !
Bonjour à toutes et à tous,
Je me permets de commenter... J'étais là, dans la "salle du bas"... Et je voudrais avant tout dire combien je salue ce compte-rendu, qui, certes est évidemment subjectif, mais a le mérite de pointer des éléments qui me semblent essentiels. J'ai personnellement été choquée par plusieurs choses lors de cette journée.
Agacée par la tenue du débat, évidemment fortement compliquée par les conditions logistiques (deux salles pour une seule et même assemblée, voilà qui complexifie les choses !).
Je n'ai pas pas apprécié que les propos soient interrompus. Je n'ai personnellement pas trouvé agressifs les collègues intervenant, je pense aussi qu'on peut comprendre que la colère animant certains, agacés par la sensation d'une "grand-messe" pour reprendre les termes du compte-rendu.
Mais je pense qu'au-delà, ce que les collègues souhaitent ici pointer c'est une dérive du métier... et j'adhère tout à fait à cette intention !
Jeudi, je suis sortie très inquiète de cette journée. Je ne souhaite pas que les professeurs documentalistes voient, comme je l'ai vu ce jour, remis en cause leur mission d'enseignement. Car, certes, on a entendu sans relâche le mot "pédagogie" le matin... mais juste pour dire que les élèves devaient pouvoir "travailler en groupe", et avoir des "lieux" répondant à leurs "besoins"... Certes, certes, certes... Mais tout cela me semble déjà fait, d'une part, et d'autre part, cette vision de la pédagogie me semble bien réductrice. L'autonomie ne s'acquiert pas sans formation, or il n'a jamais été question de contenus d'enseignement lors de cette journée !
Je suis inquiète, oui, inquiète par cet argumentaire autour des Learning Centres. Fondamentalement, je ne suis pas contre ce concept, je ne suis pas contre "le changement". Mais je crains qu'on ne se laisse aveugler par des discours technologiques qui créent un écran de fumée, et cachent l'Essentiel : la formation des élèves, des conditions optimales pour assurer cette formation... Et ces conditions ne reposent pas pour moi sur le seul équipement technologique (même si c'est une évidence, 5 ordinateurs fonctionnant parfaitement dans un CDI de 90m2, voilà qui serait déjà chouette, non ?!...)... Ces conditions optimales pour assurer la formation des élèves ne peuvent être garanties que par un soutien institutionnel fort, avec des éléments de cadrage favorisant l'enseignement de la documentation en milieu scolaire et affirmant réellement, et dans les faits, le rôle pédagogique des professeurs documentalistes.
Je suis sortie inquiète de cette journée parce que je ne suis pas tombée sous le charme de l'argumentaire "du bonbon"... En effet, les collègues qui ont écrit ce billet ne le mentionnent pas, mais je me souviens qu'un des intervenants a expliqué que le lieu bibliothèque devait être comme un "bonbon", attirant l'élève... Certes, certes, certes, encore une fois... Mais n'est-ce pas réducteur de limiter l'intention des professionnels de l'info-doc à cela ?!
Bien sûr que nous voulons tous voir les CDI regorger d'élèves, heureux, s'épanouissant dans ce lieu de vie qu'est le CDI, acquérant un esprit critique grâce à un fonds documentaire attractif et réfléchi, proposant des actions de formation répondant aux besoins d'un élève du 21ème siècle !
Je ne pense pas que le learning centre pour autant ne serve spécialement cette ambition...
j' y étais! Le professeur qui a été exclu a fait preuve d'agressivité. Avec un autre collègue nous pouvons témoigner de son attitude en bas , il y a eu entre nous des échanges dépourvus de toute civilité. Plusieurs docs lui ont demandé d'aller prendre un café s'il persistait dans cette attitude.
Le collègue a plutôt invectivé que fait preuve d'esprit critique. Et je peux vous dire que dans le relationnel avec les collègues, il n'a fait preuve d'aucun respect ni d'aucune qualité d'écoute.
On sait tous ce que sont les grandes messes n'est-ce pas mais je crois que ce résumé parfois objectif est aussi singulièrement subjectif. moi aussi j'ai un point de vue différent sur le déroulement de la journée.
Décidément , si des "docs" n' ont pas même d'objectivité intellectuelle!
Précisons que j'ai un capès de Let Modernes pas de doc.
décidément, si des "Let Modernes" n'ont pas même d'objectivité intellectuelle! si tu veux être objectif, tu m'as conseillé de prendre un café et une autre personne s'est aussi plaint de mon attitude. Et j'étais pas le seul à trépigner d’énervement en bas et je pense qu'il serait bon de les dénoncer aussi. sinon je ne cherche pas à "faire preuve" de respect, ni d'esprit critique.
en tout cas, merci de nous éclairer de "ton point de vue différent". Tu "fais preuve" d'une singulière capacité à l'exprimer et d'un esprit critique vraiment affuté "On sait tous ce que sont les grandes messes n'est-ce pas".
Trépigner d'énervement, cher collègue le mot est juste: " énervement!".J'ai de l'objectivité intellectuelle... En fait si c'était archi nul, ce que j'ai entendu dire, je n'ai pas vraiment pu juger de moi-même, parce que devant nous, le niveau sonore des échanges était élevé.
Notre intervention: si des auditeurs ont envie d'écouter, des cons sûrement, des idiots, et bien , le mieux était de respecter ce choix et d'aller au café du coin.
Quant à la remarque en haut sur la nullité des intervenants, il vous a été répondu que si vous étiez si compétent , vous n'aviez qu' à animer la réunion à leur place.
Avec mon esprit critique si affuté je dirai que vous avez effectivement animé la réunion.
Oui c'est vrai vous êtes parti ( exclu, c'est le prof qui parle, déformation professionnelle) , toutefois on vous avait demandé de le faire.

A quand une formation ayant pour objectif: Savoir vivre ensemble? Sans se" traiter?"
pffffffff désolant... ton avant dernière remarque. On ne m'a demandé de partir, l'inspecteur m'a intimé l'ordre de m'asseoir pour parler ou de partir et à quel moment ? quand j'ai dénoncé la logique de compétition sous-jacente aux différents discours. Et si je me suis tiré, c'est que c'en était fini de toute possibilité de parole. Je ne suis pas de la dernière pluie et je saisis quand le dispositif va s'arranger pour faire taire quelqu'un. Et puis je voulais seulement pousser mon coup de gueule, exprimer ma colère. Je n'avais aucune naïveté sur l'impact performatif de mes paroles. Une seule illusion, que les profs documentalistes présents réagissent un peu. Mais j'ai quand même reçu des marques de soutien après coup, figure-toi. Et pas seulement de personnes agitées du bas. Parce que ton truc sur le vivre ensemble sans s'insulter, c'est peut-être bien ce que tu n'a pas compris en tant que prof de lettres : professionnellement, je me suis senti profondément insulté par de nombreux propos. Et je sache, vivre ensemble, ce n'est pas allé au bistrot quand quelque chose ou quelqu'un t'insulte. En tout cas, ce n'est pas sur ce mode là que j'envisage mon métier et le vivre ensemble dans le CDI, ni ailleurs.

Bon, je ne résiste plus : une dernière remarque désobligeante. Fais gaffe à la déformation professionnelle. Tu m'as demandé de bouger mais tu aurais aussi pu le faire. Figure-toi que dans les CDI, bien souvent les élèves sont libres de leurs déplacements et sont aptes à passer d'un espace à l'autre. Ce n'est pas tout à fait comme une salle de classe...

Cela dit, je réitère les excuses que je t'avais présentées l'autre jour ainsi qu'à la la collègue qui t'accompagnait pour me réprimander. Je suis désolé de vous avoir empêché d'écouter alors que j'aurais dû empêcher de parler pour ne rien dire. parce que perso, j'en ai trop entendu de blabla insignifiant.

Pour finir, bien chouette les remarques de Pascal Broutin et de Elaine Marckz

(désolé encore, je ne voussoie pas des masses dans la vie)

et pour info, au modérateur, j'en ai fini là de ce débat dans le débat. Je ne ferais pas plus de "bruit"
; )
Merci de bien vouloir vous identifier d'une manière ou d'une autre. Cela fait aussi partie d'un "savoir vivre ensemble". Quel risque pensez-vous prendre à ne pas le faire ?
et j'ai pas été exclu je suis parti de moi-même
Merci de bien vouloir donner votre identité.
J'étais également présent à cette journée mais bizarrement je n'ai pas du tout le même point de vue!!!
Je tiens à préciser quelques points importants :
- Je suis documentaliste comme vous
- Je ne travaille pas avec l'inspection ou je ne suis pas pro inspection!!

En revanche, j'ai un point de vue bien différent du témoignage :

Je tiens avant tout à remercier Sophie Van Ommeslaeghe pour avoir fait circuler le micro avec le plus de justesse possible. Je pense qu'elle n'aurait pas eu à faire ce taff si tous les docs présents avaient pris la peine de s'inscrire à la journée. Quand je me dis que l'on ne laisse rien passer aux élèves en terme d'inscription alors que l'on ne fait pas mieux!!

Après sur le contenu de la journée : Une simple question me brule les lèvres... Quel est notre priorité ? Nous et notre profession ou l'élève et son apprentissage ?
Je vous assure que je peux répondre rapidement que, pour la majorité de l'assistance, notre petite personne était au cœur des contestations : "moi je suis à 5 ans de la retraite, je vais pas m’embêter à changer mes pratiques", "bientôt on ne va plus avoir besoin de nous", ...
Je me rappelle d'une formation que j'avais eu pour le CAPES, où l'on nous avait dit : "Le besoin cela se crée"!!
Si on a vraiment peur de disparaitre faut alors se bouger pour se rendre indispensable. Et pour moi, le learning center s'inscrit dans une valorisation du métier de documentaliste.
Autant je peux entendre les questions de moyens ou de gestion des parcs informatiques, mais après faire du CDI un véritable espace de VIE, adapté aux fonctionnements des jeunes et de leurs mécanismes d'apprentissage me parait être vital même.
Mettre de la musique, faire du téléphone portable un outil d'apprentissage, proposer différents supports de communication (tablette, video conf, ordi, telephone,...), dématérialiser une partie des fonds documentaires, confier le lieu aux élèves durant des temps limités, former la communauté éducative dans un lieu accueillant qui nous permettrait de rivaliser sans problème avec les salles informatiques...

Je sais que je ne suis pas le seul à penser cela!! Bien sur que tout n'est pas idéal dans le learning center, surtout pour le niveau collège je pense, mais quand même !!! Quelle bouffée d'oxygène !!

Autre critique qui m'énerve : comment peuvent ils nous parler alors qu'ils ne connaissent pas le métier de professeur documentaliste ? Je pense qu'ils connaissent quand même suffisamment bien leur sujet pour partager leur vision du Learning Center non?? C'est interdit ? Ahhh oui j'avais oublié que nous étions les seuls à détenir la vérité et qu'un regard extérieur sur notre métier est nuisible !!

Et oui amis Documentalistes scolaires, il faut évoluer, il faut s'adapter, il faut arrêter d'avoir peur du changement !! Je sais bien que je vais me faire taper dessus encore une fois de plus (en plus des listes de diffusion ^^) mais je n'ai pas envie que l'image de mon métier se résume simplement à votre opinion et à votre vision !!

Personnellement je tiens à remercier les personnes qui ont organisé cette journée!! Cela m'a donné beaucoup d'idées pour l'an prochain!!
Je remercie aussi les personnes qui donnent toujours une image de râleur en puissance dans l'EN...
Merci !
j'en suis au même point.
personnellement, je suis extrêmement peiné qu'il n'ait pas été fait mention de la politique documentaire durant cette journée, pas plus que du S3C, ni de l'interdisciplinarité. Mais je n'ai pas toujours attentivement suivi les interventions, je dois le reconnaître, car j'étais connecté via ma tablette numérique à mon établissement où des élèves avaient perdu le mot de passe permettant d'accéder à leur espace informatique tandis que d'autres pestaient de ne pouvoir agrémenter leur diaporama d'une vidéo pirate de Justin Bieber via u tube à cause du système de blocage de site mis en place par l'académie. Je n'ai pas tout entendu des conférences au demeurant si ébouriffantes car je calmais la colère des élèves devant le manque de confiance dont ils étaient les victimes leur assurant que cela allait bientôt changer grâce aux learning center ! Grasse eau koi ? me demandèrent-ils via leur aïe faune.
En raison, d'un problème technique, je ne pus leur répondre mais dès le lendemain, je leur expliquai comment le CDI qu'ils côtoient massivement allaient changer du tout puisqu'il deviendrait modulable, qu'il y aurait des espaces de travail isolés mais pas vraiment, des connexions à internet, un TBI, des zones de confort, de la documentation variée et attrayante, des expositions, un être humain pour les recevoir et les accompagner voire les guider dans leurs recherches. J'ajoutai que c'en était fini de ma mine d'enterrement à leur arrivée, de ma maladie du chuuuuuut, des étagères branlantes remplies des livres poussiéreux (dont l'intégrale Balzac du livre de poche 1967), des chaises en paille, du tableau noir, de l'espace garçon d'un côté et filles de l'autre. Monsieur, m'interpellèrent-ils, vous vous moquez de nous, ce n'est pas gentil de nous faire rêver, bientôt vous allez nous baratiner que nous allons aussi avoir un distributeur de friandises et de sodas dans le cdi, oups, le leurning senteur !
En bon documentaliste, je m'inclinai : vous me connaissez trop bien mes petits amis du 21e siècle, bien sûr que c'était une blague, vous ne croyez tout de même pas qu'un vieux ringard comme moi va accepter de changer des habitudes qu'il tient depuis son premier contrat à la bibliothèque d'Alexandrie il y a qques siècles... Jamais MON CDI ne ressemblera à un learning centre, plutôt mourir. argggghhh....................
il faut bien sur lire : "changer du tout au tout"
Un post supplémentaire suite au précédent dont je suis l'auteure, juste pour préciser que la mention "anonyme" est un oubli, un clic parti trop vite... S. Van Ommeslaegehe
Mise en cause dans cet article, je tiens à préciser ce qui est dit à mon sujet. J'ai assuré la fonction micro, à l'aveugle (sans voir ce qui se passait en bas) à la demande de Melle Innegraeve appelée à gérer le surnombre des participants (240 contre 160 prévus). Une autre personne assurait cette fonction en bas.
Je ne me souviens pas avoir dit aussi sèchement "plus de question dans la salle du bas". J'ai eu une intervention certes directive indiquant qu'"en haut" aussi il y avait des demandes d'intervention, et il me semblait normal après deux interventions "du bas" de donner la parole aux collègues qui levaient la main en haut. Je regrette avoir donné l'impression de vouloir favoriser des prises de parole institutionnelles, mon souhait étant d'équilibrer les interventions dans les deux lieux. Il est vrai que le temps d'échange de fin de matinée a été trop court pour alterner de façon satisfaisante les interventions.
En aucun cas je n'ai eu l'intention de profiter d'une quelconque position favorable pour maîtriser les prises de parole dans un sens ou dans l'autre. Merci de me faire crédit de ce minimum d'honnêteté intellectuelle... :-)
Sophie Van Ommeslaeghe, professeure documentaliste et effectivement correspondante pour la formation continue académique en documentation.
Un exemple de plus du mépris de l'inspection pour notre profession. Jamais consultés, nous subissons les lubies d'en haut sans jamais pouvoir exprimer nos doutes. Et pourtant il y aurait tant à dire sur le fond comme dans la forme.
Merci aux collègues de Lille pour ce compte-rendu. Pourvu que ce texte donne envie à d'autres de publier, pour que le débat ait lieu, aux journées de rencontres locales et partout où nous devrions pouvoir avoir la parole. Ce qui est très inquiétant, c'est que cette propagande LC puisse se déployer sans rencontrer d'obstacle sur le terrain... ou si peu.
Au-delà de mon indignation pour ce qui semble être une atteinte aux règles les plus simples du débat et de l'échange, je m'interroge sur le fond. A quand un grand plan de formation qui va avec cette grande ambition professionnelle pour notre métier ? Un métier derrière l'écran ça s'apprend.
Et encore, quelle ambition pour les élèves ? De simples exécutants, usagers d'outils et de ressources mis à leur disposition ?
Sidérant et humiliant envers notre profession!
Malheureusement pas si sidérant que ça, ça fait plus d'un an qu'on parle de Learning Center et de tout ce qui va avec, et le mépris affiché par les inspecteurs concernant ces sujets s'affiche plus ou moins dans toutes les académies... Ce compte rendu est un exemple de plus. Moi ce que je trouve sidérant somme toute c'est le peu de réactions dans les salles où ce genre de discours se perpétue. Mais que font les docs ?!
Même remarque que Florian Reynaud.

Consterné et indigné comme vous. Avec tout le soutien de laviemoderne.net.
Ce qui me fait peur, ce n'est pas l'inconnu (si tels sont les propos de madame Lamouroux), c'est que des inconnus qui ne connaissent pas ce qu'ils transforment, ni ce vers quoi ils font aller (ce n'est pas l'inconnu, d'ailleurs, on sait effectuer des recherches, nous), que ces personnes n'aient pas peur, elles, de proposer de tels projets, en toute impunité, avec une légitimité autoritaire qui fait disparaître, a priori, certaines formes de respect.