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ACTU : De la veille à la redéfinition du métier de professeur documentaliste ?

Dans le cadre du salon de l’éducation, Jean-Louis Durpaire, IGEN EVS, a participé le 24 novembre à une table ronde sur « Les enjeux de la veille pour le professeur documentaliste ». Abordant la question du temps nécessaire à la veille, il a suggéré « d'utiliser les fameuses 6 heures citées dans les textes anciens ». Heures pourtant aujourd’hui toujours utiles " aux tâches de relations avec l’extérieur qu’implique la mission de documentation " (circulaire n°79-314 du 1er octobre 1979). Cette allusion aux six heures a par ailleurs de quoi inquiéter si l’on considère que ce temps de veille fait DEJA partie des 30 heures de présence au CDI.

Cette annonce, présentée comme une piste de réflexion, laisse par conséquent interrogatif au regard de la logique de promotion du modèle de Learning centre dont l'un des points saillants repose précisément sur une amplitude horaire d'ouverture quotidienne et hebdomadaire élargie. De fait, au regard des moyens à dégager pour satisfaire cette ambition et face à l'éventualité posée d'une « redéfinition du métier de professeur documentaliste » à partir de la fonction de « médiateur numérique », il est plus que jamais important de rester E-veillés.

Des petites questions à soumettre à votre sagacité ! Je viens de consulter le REME (répertoire des métiers EN et enseignement supérieur). Le métier d'enseignant est défini par un certain nombre d'activités principales : 2 d'entre elles sont directement fléchées professeur-documentaliste (contribuer et faire acquérir la culture de l'info et mettre en oeuvre la politique documentaire). En ce qui concerne les compétences principales, le REME nous en octroie généreusement une : droit de la propriété intellectuelle. Pour les compétences opérationnelles, on nous reconnaît la "veille" et la "conduite de partenariat". Si on ne tient pas compte de notre fameuse "contribution à l'acquisition de la culture informationnelle", où sont véritablement nos fonctions pédagogiques liées à l'enseignement ? Elles ne sautent pas au yeux.
D'autre part, dans la partie du REME consacrée aux bibliothécaires, documentalistes, archivistes....on apprend que pour les documentalistes et bibliothécaires, les emplois types de débouchés ("emploi-types présentant une proximité de compétence") sont....professeur-documentaliste ! Doit-on en conclure que notre spécificité enseignante est à ce point en voie de disparition que nous puissions être remplacées par des documentalistes ou bibliothécaires ? Non pas que je mésestime ces professions, mais je pensais avoir un profil plus "enseignant" que documentaliste !
En outre, lorsque l'on regarde les activités et compétences principales de ces deux métiers, on ne peut être que frappé par la ressemblance qui existe avec ce qui nous est de plus en plus demandé (protocole d'inspection par exemple) et ce qui va être notre lot quotidien, si rien n'est fait, lorsque nos CDI deviendront LC. Je termine en précisant que dans les compétences principales du métier de bibliothécaire, il y a "connaissance du système éducatif et de ces enjeux". Les futures gestionnaires des LC pourraient-ils (elles) être aussi bien des professeurs-documentalistes que des bibliothécaires ou des documentalistes ? Correspondance statutaire : A...mais avec bien moins de vacances, une flexibilité des horaires et un salaire moins conséquent ?

Mais peut-être ai-je une mauvaise lecture du REME ! Si vous avez une lecture différente de la mienne et plus optimiste, je suis preneuse !
Malheureusement non, notre lecture rejoint la vôtre. Nous avons d’ailleurs consacré une actu à ce sujet : « Représentation institutionnelle du professeur-documentaliste dans le nouveau répertoire des métiers du M.E.N. » (http://lestroiscouronnes.esmeree.fr/actu/actu-representation-institutionnelle-du-professeur-documentaliste-dans-le-nouveau-repertoire-des-metiers-du-m-e-n).
Par ailleurs, si vous suivez les publications de ce site relatives à l'évolution de notre identité enseignante, vous remarquerez que nous alertons sans cesse la profession dans ce sens.

Depuis 2004, l'IGEN a impulsé des rapprochements significatifs entre les bibliothécaires et les enseignants documentalistes. La liste serait longue de ces colloques et thématiques de bassin interrogeant les affinités entre ces deux métiers.
Pour vous en convaincre, je vous renvoie à cette sitographie réalisée il y a peu par le CRDP de Limoges :
"Sitographie : les relations entre CDI et bibliothèques publiques" sur http://www.cndp.fr/crdp-limoges/Sitographie-les-relations-entre.html
Nous pourrions aussi proposer de passer à 18 h étant donné la fréquence des séquences pédagogiques qui s'impose sûrement à la majorité d'entre nous ...
Effectivement, cela doit représenter quelque chose d'absolument considérable.....
Etait-ce de l'humour? Quand j'étais en collège, j'avais 11heures de séquences par semaine (est-ce considérable à vos yeux?) En lycée, je suis à 5 heures fixes plus 2 ou 3 heures certaines semaines.
Pour les 3ème, il y a la validation du socle commun, l'histoire des arts, pour les autres, l'accompagnement personnalisé, L'ECJS... On ne s'ennuie pas contrairement à ce que vous semblez croire. Pour chaque heure, il y a la préparation et l'évaluation, prises sur nos 6 heures (qui certaines semaines ne suffisent pas!)